«Notre responsabilité est d'accompagner la production», dixit Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, qui a animé un point de presse à l'issue de la visite de travail qu'il a effectuée jeudi à Oran. Cette déclaration vient en réponse à la question liée à l'impact sur les prix de l'arrivage des semences de pomme de terre et la récolte prévue au niveau des wilayas de Tipasa et de Tiaret. Autrement dit, le ministre veut insinuer que la responsabilité de son département se limite à assurer et accompagner la production de la pomme de terre. Le ministre de l'Agriculture tranche définitivement sur deux questions essentielles. La première est liée aux prix de la pomme de terre sur lesquels son département n'a aucune mainmise. Le département que gère Barkat a été pointé du doigt à plusieurs reprises, lors de la grande pénurie qui a défrayé la chronique, d'autant plus qu'il avait alors annoncé que, dans peu de jours, cet épineux problème sera définitivement réglé. Aussi, récemment, l'importation de 100.000 tonnes de pommes de terre ne constituait pas une mesure d'urgence, mais plutôt un appoint, a ajouté le ministre. Saïd Barkat n'entend pas la chose de la même oreille. Il dira, en substance, qu'un pays voisin a connu la même situation que l'Algérie et a recouru à l'importation de 650.000 tonnes de pommes de terre sans que la situation ne soit aussi aggravée. La pénurie de pommes de terre qu'a connue l'Algérie, est le résultat de plusieurs facteurs associés en même temps, dont principalement les changements climatiques et le mildiou, a-t-il expliqué. La production de la pomme de terre qui était de 10 millions de tonnes en 2000 est passée à 23 millions de tonnes en 2005, a argumenté Saïd Barkat. Idem pour les céréales, en 1999. La production qui variait entre 9 et 13 millions de quintaux, est passée à 43 millions de quintaux tandis que les besoins des Algériens sont de l'ordre de 60 millions de quintaux. En chiffres, la production agricole, qui ne dépassait pas 400 millions de dollars, est arrivée jusqu'à engranger 9 milliards de dollars, s'est réjoui le ministre. Pour revenir à la visite du ministre à Oran, celui-ci devait donner le coup d'envoi officiel à la campagne de reboisement. A Oran, une superficie de 1500 hectares est concernée par cette opération. Au total, 1,5 million de plants seront plantés durant la saison de reboisement de l'année 2007-2008. 13 communes et 10 espaces sont désignés à cet effet. En plus des opérations prises en charge par l'Etat, quelque 280.000 écoliers seront mobilisés.