Ainsi, 25 ans après les accords d'Oslo, les Etats-Unis sont moins bien placés que jamais pour jouer les médiateurs. L'écho de la cause palestinienne n'a pas cessé de retentir durant toute l'année 2018 à travers le monde face à un complot israélo-américain tendant à l'enterrer par l'exécution de la «transaction du siècle» enclenchée, notamment, par la décision du président Donald Trump de considérer la ville sainte d'El Qods occupée comme capitale d'Israël, une action vivement contestée faisant perdre aux Etats-Unis le statut de garant dans le processus de paix. La direction palestinienne a, dans sa réaction immédiate à cette action provocante et contestée de par le monde, dénoncé une transgression des accords de paix signés avec Israël pour la solution à deux Etats. Les Etats-Unis n'ont pas manqué, durant l'année 2018, d'annuler les 200 millions de dollars d'aide aux Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, une enveloppe qui représente l'ensemble de la contribution de Washington au budget des territoires palestiniens. La direction palestinienne a qualifié cette mesure de «chantage minable». Affichant son soutien inconditionnel au lobby israélien, M. Trump avait accusé, au forum de Davos, les Palestiniens de ne pas vouloir «négocier avec Israël». De leur côté, les Palestiniens boycottent les efforts de paix de la Maison-Blanche depuis la décision du 6 décembre 2017 de considérer El Qods comme capitale de l'entité israélienne, contrevenant aux accords d'Oslo et de Camp David. Ainsi, 25 ans après les accords d'Oslo, les Etats-Unis sont moins bien placés que jamais pour jouer les médiateurs. Pour le président Donald Trump, réunir les deux parties, comme Bill Clinton en 1993 ou Jimmy Carter il y a 40 ans, est une gageure. L'homme d'affaires républicain avait promis de conclure l'»accord ultime» entre Israéliens et Palestiniens et il a confié cette tâche à un groupe aussi inexpérimenté que très proche des positions israéliennes, sous la houlette de son gendre et conseiller Jared Kushner. Les Palestiniens, de leur côté, ont gelé tout contact fin 2017. Depuis, l'administration Trump multiplie les mesures coercitives pour forcer les dirigeants palestiniens à accepter de négocier: aide bilatérale quasiment effacée, annulation de soutien financier à l'agence de l'Onu pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), et fermeture de la mission de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington, 25 ans après que le défunt leader palestinien, Yasser Arafat, ait été reçu à la Maison-Blanche. Un plan de l'administration Trump pour un règlement du conflit israélo-palestinien, et dont les contours n'ont pas été dévoilés, inquiète les Palestiniens. Devant l'intransigeance de l'occupant, qui continue de faire des centaines de morts parmi les Palestiniens, le gouvernement palestinien de Rami al Hamdallah a réclamé une enquête internationale et appelé à un mécanisme international multipartite, alors que le monde arabo-islamique réfléchit aux moyens de répondre au transfert de l'ambassade américaine à El Qods, considéré comme une atteinte au statut historique, juridique et politique de la ville. Le statut d'El Qods, qui abrite le troisième lieu saint de l'islam, est l'un des principaux obstacles à la conclusion d'un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, en plus d'autres questions restées en suspens dans les négociations israélo-palestiniennes à l'arrêt depuis 2014. Il s'agit du retour des réfugiés, la libération des prisonniers palestiniens des geôles israéliennes et la proclamation d'un état palestinien indépendant avec El Qods-Est comme capitale. Autre fait saillant de l'année 2018: les marches de retour enclenchées depuis le 30 mars dans la bande de Ghaza par les Palestiniens, mobilisation réprimée, à chaque fois, par l'armée sioniste, avec pas moins de 200 morts et des milliers de blessés par balles.