La victoire de la révolution algérienne a été aussi une victoire pour le triomphe des droits de l'homme. Le prix du Conseil national des droits de l'homme (Cndh) dans sa 5ème édition a été remis au groupe des 22 historiques. C'est au cours d'une soirée-dîner organisée à l'hôtel El Djazair que le prestigieux prix a été remis à l'un des deux derniers survivants du groupe des 22 historiques, Abdelkader Laâmoudi.Très ému, mais aussi très content, le grand moudjahid Abdelkader Laâmoudi élégamment habillé a, en dépit de son âge avancé, tenu à remercier dans sa brève intervention le Cndh pour cette initiative et de rappeler que l'objectif premier du déclenchement de la révolution algérienne était la reconquête de la liberté et la dignité humaine de l'Algérien, spoliées par le colonisateur français pendant plus d'un siècle. «L'Algérien est né pour vivre libre et la tête haute», a clamé Abdlkader Laâmoudi, sur un ton plein d'émotion. L'assistance qui n'a pas cessé d'admirer le visage de l'un des architectes de l'indépendance, a applaudi longuement ce dernier dont les apparitions publiques sont très rares. Le nom de son camarade Athmane Belouizdad, l'autre survivant du groupe, qui n'a pas pu être présent dans la salle, pour des raisons de santé, a été aussi longuement évoqué durant cette soirée. Les organisateurs de l'évènement ont prévu aussi une pensée pour les autres membres du groupe des 22, à travers la présentation d'un documentaire retraçant les conditions et les raisons de la tenue de leur fameuse rencontre un certain 24 juin 1954 à El Madania, un quartier situé sur les hauteurs d'Alger. La cérémonie qui a vu par ailleurs, la présence des ministres dont celui des Moudjahidine Tayeb Zitouni, des hauts cadres de l'Etat et des représentants du corps diplomatique en Algérie, a débuté par des allocutions de la présidente du Cndh Fafa Benzerrouki Si Lakhdar et du ministre Tayeb Zitouni. Dans son allocution, la présidente du Cndh, a expliqué les raisons du choix du groupe des 22 historiques pour la remise de ce prix dont la date coïncide, rappelons-le, avec la célébration du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Pour Fafa Benzerrouki Si Lakhdar, les principes pour lesquels la révolution algérienne a été déclenchée correspondent parfaitement aux principes consacrés par la Déclaration des droits de l'homme. «La Déclaration des droits de l'homme insiste dans son premier article sur le fait que tous les êtres humains naissent libres et égaux sur le plan de la dignité. Le deuxième article insiste sur le fait que l'être humain doit jouir de tous ses droits et les libertés contenues dans cette déclaration», dira-t-elle. «Ainsi et parce que la révolution algérienne a été déclenchée par le groupe des 22 historiques, la remise du prix du Cndh pour ce groupe ne peut être que juste et équitable», a-t-elle expliqué. La révolution algérienne a contribué aussi, relève la présidente du Cndh, à la libération et au triomphe des droits de l'homme dans de nombreux pays colonisés à cette époque-là dans les différents continents Pour sa part, le ministre des Moudjahidine a saisi l'occasion pour rendre un grand hommage au groupe des 22 historiques. «Le groupe des 22 ne s'est pas révolté uniquement pour chasser le colonisateur, mais aussi pour mettre un terme à l'injustice, à l'humiliation, et à la discrimination», a fait observer le ministre. «La victoire de la révolution algérienne était aussi une victoire pour les droits de l'homme», a noté en outre le ministre. Tayeb Zitouni qui a noté aussi que le peuple algérien est pacifiste et partisan du triomphe des droits de l'homme de par l'histoire, a rappelé que l'Algérie a réussi l'année dernière à imposer cette vision au monde entier, à travers la Journée mondiale du vivre ensemble, une idée proposée par l'Algérie.