«La littérature amazighe de l'oralité à l'écriture», est le thème d'un colloque qu'organise depuis hier, samedi, le haut commissariat de l'amazighité à la Maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Cette rencontre qui s'étalera sur deux jours porte notamment sur une série de communications, les intervenants ont essayé de cerner tous les contours du sujet en question. Dans son allocution inaugurale, M.Youcef Merrahi, secrétaire général du HCA, a souligné, d'emblée, les objectifs assignés à ce rendez-vous, comme il a également mis l'accent sur les entraves sur lesquelles bute l'enseignement de tamazight. «Nous sommes au stade expérimental. D'ailleurs, dix ans après, on fait face à un déficit total en matière de formation des inspecteurs et formateurs», a-t-il précisé tout en rappelant, par ailleurs, que la Kabylie, notamment les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, est la locomotive formidable qui prend en charge l'enseignement de tamazight. Par ailleurs, pour ouvrir le bal des communications, Kamal Bouamara, enseignant au département de langues et au Centre amazigh de l'université de Béjaïa, a traité un thème portant sur l'état actuel de la littérature algérienne d'expression amazighe : le cas du kabyle. «Aujourd'hui, les textes littéraires d'expression kabyle circulant entre les individus sont à la fois nombreux et divers; et il en est de même pour les voies qu'ils empruntent pour parvenir aux divers récepteurs, auxquels ils sont d'abord destinés. Cette littérature comme le reste de la culture kabylophone, est traversée depuis bientôt un siècle par deux phénomènes de communication, au moins, il s'agit du passage à l'écrit d'une part et de la médiatisation, d'autre part». «Grâce à l'impact de ces derniers et leur investissement des plus massifs par les artistes kabyles, la configuration littéraire kabylophone s'est renouvelée et est diversifiée», a indiqué Kamel Bouamara. De son côté, M.Mohand Akli Haddadou de l'université de Tizi Ouzou a évoqué, au cours de son intervention, les auteurs et oeuvres berbères de l'antique et du Moyen-Age et la nécessité de leur recensement. Dans l'après-midi d'hier, M.Amar Nabti devait donner une conférence sur «Acetedu, ou la déprécation chantée» tandis que Nadia Berdous parlera des passages à l'écrit à travers l'oeuvre de Belaïd Aït Ali, alors que Malika Koudache donnera une communication sur les poèmes et la guerre de Libération nationale. Enfin, les travaux de ce colloque se poursuivront aujourd'hui avec des communications qui seront données, entre autres, par M.Ammar Ameziane de l'Inalco de Paris.