23e édition du Festival du chameau à Timiaouine Fête du chameau, l'occasion convoitée pour les habitants afin de se rencontrer et fêter le symbole d'une identité commune. Si vous souhaitez voyager dans une région pastorale, vous avez une seule adresse par excellence «Timiaouine».. A 200 km au sud de Bordj Badji Mokhtar, dans la wilaya d'Adrar, se trouve un jardin secret, un véritable paradis... Une expérience qui nous conduit vers les espaces du Grand Sud algérien dont la magie et le charme sont dans la diversité des paysages que par les rencontres avec les populations sahariennes et les chameaux.. Le voyage a commencé de Adrar, puis Bordj Badji Mokhtar pour arriver à Timiaouine. Tout le long du voyage, des petites marches à pied ont été marquées pour permettre aux visiteurs de découvrir le quotidien et les coutumes de la population. Cet itinéraire est en bivouac pour pouvoir profiter au mieux des magnifiques paysages et d'être au coeur de l'âme du Sahara. Cette semaine, a été exceptionnelle pour les habitants de Timiaouine, qui ont célébré la solennelle «fête du chameau», une des importantes occasions dans la région. Cette fête est incarnée dans leur identité... Venus des quatre coins du Grand Sud, du Mali, de la Libye, du Niger et du Tchad, habillés en tenue traditionnelles, pour assister au lancement de la 23e édition du Festival du chameau. Cet événement est l'un des plus importants dans la région. Il demeure l'occasion indispensable pour les habitants afin de se rencontrer et fêter le symbole d'une identité commune. Cette fête est considérée comme une déesse gardienne des coutumes culturelles et morales des Touareg. Timiaouine semble vouloir garder ses traditions et les revaloriser. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelkader Benmessaoud, qui a assisté au lancement de cette édition, a indiqué à L'Expression, que ces journées sont l'occasion de vivre les traditions et coutumes touarègues dans leur essence même. Pour le ministre, il est impérativement nécessaire d'officialiser le festival du chameau et de lui attribuer une dimension nationale, vu son importance sur les plans culturel, économique, religieux et touristique. Le ministre qui a présidé le coup d'envoi de la 23e édition du Festival du chameau à Timiaouine, a mis l'accent sur l'importance «d'officialiser cette manifestation locale au regard de ses dimensions culturelle, humaine, civilisationnelle, religieuse, touristique et économique». L'empreinte touarègue Il faut savoir que la culture touarègue a une empreinte. Elle est imprégnée de poésie, de musique, de joutes oratoires. Pour le ministre, il faut renouer avec les aspects, les mots les plus ancestraux et la terre. «Le chameau est une richesse animale importante pour le développement économique des régions du Grand Sud et la promotion du tourisme local», a estimé le ministre, en exprimant la disponibilité de son secteur à rechercher les cadres appropriés pour officialiser le festival du chameau et lui conférer un caractère international. Le défi est de préserver le patrimoine national matériel et immatériel. Le chameau est un trésor. Un élément clé dans la promotion du tourisme domestique, l'attraction des touristes étrangers et le renforcement du développement économique durable dans les régions frontalières. Pour le premier responsable du tourisme, cet évènement «a grandement contribué à attirer la population des wilayas avoisinantes comme Tamanrasset, Illizi et Adrar vers Timiaouine et à mettre en avant l'utilité du chameau et la possibilité de l'exploiter pour réaliser un développement économique porteur dans les régions du Sud». De son côté, le wali d'Adrar, Hamou Bekkouche, a indiqué qu'il est temps d'officialiser ce festival en lui conférant une dimension nationale lors de ses prochaines éditions. La fête du chameau qui s' est étalée sur trois jours, a été marquée par moult activités artistiques et culturelles. Une course de méhari a été organisée. Cette activité reflète l'incarnation d'une culture incontestable qui nous fait voyager dans le temps. Elle témoigne de l'authenticité et de la civilisation des habitants de cette région du fin fond du Sud algérien. Ces patelins ont l'arôme d'une vie éternelle. Ils se composent de quelques maisons qui se fondent dans le paysage mi-désert mi-montagne. Au cours des trois jours passés dans la région, une source de «thé interminable» nous a arrosés jusqu'à l'ivresse. Il faut savoir que le thé n'est pas une simple boisson dans le Sud, mais un rituel. L'homme bleu ne se passe pas de son thé. C'est une question de coutume. La fête fait partie de leur vie. Dans cette fête, nous avons rencontré, des femmes bien habillées, des vieux et des enfants cachés derrière leur turban et leur voile. C'est aussi une question de coutume...On note, dans ce contexte, que la fête du chameau contient des courses de chameaux et des concours des plus beaux chameaux... La chose qui a marqué les esprits est la beauté des tentes. Elles sont décorées par toutes sortes de garnitures travaillées à la main. Sur les tentes, des peaux en cuir colorées sont accrochées. Elles témoignent encore une fois de l'existence de toute une histoire antique et d'une tribu attachée aux traditions. Arrosé jusqu'à l'ivresse La beauté est toujours présente chez les Touareg. La musique pour eux, est un concept. Elle fait partie de leur quotidien. Les femmes se rassemblent souvent et chantent leurs champs traditionnels. La musique touarègue illumine leurs sombres soirées. Concernant les Touareg hommes, ils portent tous sans exception, un turban de couleur sombre, qui leur couvre le visage et une takouba (l'épée traditionnelle touaregue), ce sont deux symboles qui témoignent de l'appartenance à un patrimoine et une culture ancestraux. Enfin, les Touareg sont dignes et nobles. Cette fête de chameaux est l'un de leurs symboles. Une fierté pour cette zone désertique... Pour ceux qui souhaitent se couper du reste du monde, faire une cure et un voyage spirituel, une seule destination leur convient: «Timiaouine», où le Touareg, l'âme bleue du désert, sera aux rendez-vous et aux petit soins...