Le vice-ministre de la Défense nationale en inspection Le regard sombre, plus glaçant que jamais et un air intraitable, Ahmed Gaïd Salah met en garde tout le monde. Personne n'a le droit de porter atteinte à l'Algérie, ni à son armée. Et ceux qui s'aventurent à le faire, devront assumer la responsabilité de leur geste devant la justice. L'histoire se souviendra des positions des uns et des autres. Celle de Ahmed Gaïd Salah sera également imprégnée dans sa mémoire. Le chef d'état-major a choisi des termes fermes, sévères et très durs mêmes pour rappeler la position de l'Armée nationale populaire (ANP) vis-à-vis de la chose politique. C'est là le troisième rappel à l'ordre de l'institution militaire, en un laps de temps très court. Après un sévère réquisitoire rendu public par le ministère de la Défense nationale sur son site, un éditorial publié par la revue El Djeïch, la voix de l'ANP, c'est le vice-ministre de la Défense qui décide de parler. Fait rarissime qui dénote de la gravité de la situation. De «la grave dérive» comme il l'a soulignée, hier, au troisième jour de sa visite à la 2ème Région militaire (Oran). Le regard sombre, plus glaçant que jamais et un air intraitable, Ahmed Gaïd Salah met en garde tout le monde. Personne n'a le droit de porter atteinte à l'Algérie, ni à son armée. Et ceux qui s'aventurent à le faire devront assumer la responsabilité de leur geste devant la justice. C'est là en résumé le message qu'a tenu à faire passer, de nouveau, le général de corps d'armée à certains généraux à la retraite devenus «trop bavards». Il s'agit plus précisément du général à la retraite, Ali Ghediri. Tenu par l'obligation de réserve, une règle que se partagent les armées du monde entier, ce gradé de l'institution militaire a préféré transgresser la loi en publiant trois articles de presse dont un appel au chef d'état-major lui demandant de prendre «ses responsabilités historiques» face à ce qu'il a qualifié de «grave situation» du pays. A cet appel, une réplique tranchante du vice-ministre Gaïd Salah «certains individus et parties, mus par des ambitions démesurées et animés par des intentions sournoises ont pris l'habitude, à l'approche de l'échéance électorale présidentielle, de tenter de préjuger, sans véracité, des prises de positions de l'institution militaire vis-à-vis de l'élection présidentielle, et s'arrogent, même, le droit de parler en son nom par tous les moyens, notamment les médias». Accusant l'«ancien soldat» au sein de l'ANP d'avoir des «intérêts personnels» et des «ambitions démesurées», le chef d'état-major poursuit sa réponse pour avertir: «l'Armée algérienne n'a pas de leçons à recevoir d'individus qui n'existent que par les cercles qui les commanditent». Le chef de corps d'armée confirme donc que Ali Ghediri n'est que la voix d'un groupe d'individus qui appellent à l'intervention de l'armée dans le champ politique. Mais ces derniers ne font pas le poids pour pouvoir déstabiliser l'institution militaire. Une institution «professionnelle qui oeuvre sans répit, à rendre la conduite de ses personnels militaires avec leurs différents grades et diverses responsabilités, une source d'inspiration et un exemple à suivre sur le chemin de la droiture sur lequel s'appuie l'ANP dans sa démarche qui constitue le fondement de son caractère légaliste et républicain, respectueux de l'ordre constitutionnel». Dans sa mise en garde à l'égard des généraux à la retraite, Gaïd Salah ne mâche pas ses mots: «Ces individus se sont permis de s'autoproclamer porte-parole de l'institution militaire et d'être asservis à des parties qui n'accordent aucune considération aux intérêts suprêmes de l'ANP sachant que porter atteinte à l'Armée de n'importe quelle façon possible, constitue, assurément, un tort contre l'Algérie et son peuple.» Il finira son intervention par une avertissement à l'adresse de tout le monde en disant que c'est l'intérêt national que l'ANP a toujours défendu, continue de défendre et défendra toujours.