Ils menacent d'adopter la manière forte et se disent prêts à aller jusqu'au bout dans leur mouvement de protestation. Une centaine de personnes, résidant dans la localité de Sidi M'Hamed relevant de la commune de Birtouta (sud-ouest d'Alger) sont sortis, hier tôt le matin, manifester leur colère contre le président de l'APC. Durant plusieurs heures, ces manifestants ont bloqué l'entrée de la mairie, empêchant toute personne d'y accéder. Les protestataires qui n'ont pas opté pour la manière forte, se disent décidés à aller jusqu'au bout dans leur mouvement de protestation afin, assurent-ils, que les autorités locales répondent à leur demande de vivre dans de meilleures conditions, à l'image d'autres citoyens de la commune. En effet, les manifestants évoquent le manque de logements, de moyens de transport, le chômage, l'absence de distractions et de centres de formation pour les jeunes. Autant de problèmes qui semblent être le quotidien des habitants de la localité de Sidi M'Hamed. Cependant, la grogne des citoyens n'est pas seulement liée à ces problèmes, mais surtout au président d'APC qui ne se soucie guère de leurs préoccupations. «Notre localité existe avant l‘indépendance, mais elle est la plus délaissée et privée de toute commodité. Pour plus de 1600 habitants, nous avons une seule école primaire qui compte quelques classes seulement. Les jeunes dans cette localité n'ont aucun endroit pour se former ou même pour pratiquer des loisirs. Ils sont carrément livrés à eux-mêmes», nous dira avec amertume M.Mahfoud Amara qui révélera, par ailleurs, que plusieurs logements ont été réalisés et sont demeurés vides pendant des années. «A chaque fois ils nous promettent de nous les livrer, hélas.... Tous les élus procèdent de la même manière, ils ramènent des personnes étrangères pour bénéficier des biens de la commune et les citoyens font toujours l'objet d'un mépris total», nous déclare un autre protestataire. M.Rabah Djerroud le P/APC, que nous avions rencontré dans un café, en face de l'APC, l'accès lui étant interdit, nous explique que son instance a tracé plusieurs programmes au profit de cette localité, à savoir la rénovation des routes qui sont dans un état lamentable et l'installation du gaz de ville qui se fera dans quelques mois. Quant au projet de logements, notre interlocuteur se défend que ce programme est du ressort de la daïra. Avant de poursuivre que « la mairie se dégage de toute responsabilité. » En ce qui concerne la construction des écoles et de centres de distraction, le premier responsable de l'instance communale nous affirme que la disponibilité du foncier leur fait défaut. Les manifestants ne sont pas convaincus par les arguments du maire, les qualifiant de «mensonges». En outre, ils menacent de continuer leur lutte contre les mauvais gestionnaires pour obtenir leurs droits les plus légitimes. Ainsi, les concernés se réuniront encore pour la deuxième fois, pour crier leurs revendications dans le but de faire parvenir leur cri de détresse aux autorités supérieures. Affaire à suivre...