Après avoir vécu plus de 47 ans dans l'abandon, ils retrouvent enfin le sourire. Afin de mettre fin à la «bidonvillisation» des centres urbains constituant cet é territoriale, des opérations de relogement ont été initiées ces dernières années par les autorités locales sans pour autant en atténuer les effets. En effet, 41 familles de Hay Boucheray à Oued Koreïch (Alger) ont été recasées hier dans des logements sociaux neufs, dans la même commune, après avoir vécu dans des bidonvilles depuis 1958. Entrant dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire, cette opération de relogement, qui a commencé tôt le matin, a impliqué les services de la commune et les autorités de la wilaya. Elle intervient à la suite d'une étape dite de diagnostic ayant porté sur l'identification et la délimitation par les services d'urbanisme de la wilaya, de l'habitat insalubre en vue de stopper son expansion et l'éradiquer à terme après son évacuation progressive. Ces baraques sont devenues des habitations en plein centre-ville, malheureusement, les familles étaient exposées à plusieurs dangers, les maladies à transmission hydrique, les constructions illégales, les déchets ménagers et les agressions quotidiennes. En effet, après un recensement légal des familles qui méritent réellement un logement et après l'installation d'une commission en coordination avec l'APC d'Oued Koreïch, le président du comité de quartier et la wilaya, les responsables ont procédé à l'opération de relogement durant la journée d'hier en présence d'un représentant de l'Opgi, du président de l'APC, du secrétaire général de la wilaya et des services de sécurité. A noter que le nombre des familles habitant dans les bidonvilles, dans cette commune, est de plus de 450, selon les responsables locaux. Cette opération de relogement à Oued Koreïch fait suite à celles organisées en 2002 et 2003 et qui ont touché respectivement 59 et 18 familles. Ces dernières avaient été relogées dans des logements neufs et disposant de toutes les commodités. Ces différentes opérations de restructuration du tissu urbain et d'éradication de l'habitat vétuste et précaire entrent dans le cadre d'un programme d'amélioration des conditions de vie des populations. Selon le premier responsable de l'instance communale, d'autres projets de construction de logements seront lancés à partir du mois de mars à l'instar des 100 logements qui seront construits à la cité Fontaine Fraîche. Une autre opération sera menée avec le relogement de 210 familles installées, elles aussi, dans des structures coloniales qui menacent ruine. Le déménagement des 41 familles a été effectué sans incident et ce, malgré les diverses protestations de certains citoyens qui ne voulaient pas quitter leurs habitations. Selon leurs déclarations, nombreux sont ceux qui n'ont pas bénéficié de logement pour des raisons incompréhensibles. Mme Fatma Bahri, veuve et mère de 4 enfants, M.Hakim Fakid et bien d'autres ont manifesté leur colère contre l'exclusion de leur famille de cette opération de relogement par les pouvoirs publics. Les protestataires qui n'ont visiblement pas opté pour la manière forte, se disent décidés à aller jusqu'au bout dans leur mouvement de protestation afin, assurent-ils, de bénéficier, à l'image des autres voisins, de logements pour leurs familles menacées de se retrouver à la rue après la démolition des baraques.