Volontairement ou non, les habitants du bidonville Khattabi sont les oubliés de la société contantinoise depuis une cinquantaine d'années. Ce pseudo-quartier situé au Chalet des pins, n'a, en effet, jamais été concerné par les multiples opérations de relogement effectuées jusque-là. Les occupants de ce bidonville continuent de vivre dans des conditions terribles et insupportables. Ils sont au nombre de 36 familles à peupler ce quartier depuis 1948. Selon le représentant du comité de quartier Khattabi, plusieurs correspondances ont été adressées aux différentes autorités de la wilaya dans ce sens, pour attirer leur attention, mais toutes les requêtes sont restées vaines. Sachant que les constructions présentent «une dégradation» des plus lamentables et constituent de ce fait une véritable menace, pouvant mettre la vie de ces 36 familles en péril. Dans ce sens, un rapport sur l'état des lieux, effectué par un huissier de justice, sur demande des habitants, fait état d'apparition d'importantes fissures sur les murs à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur. Le représentant de la justice a bien précisé que les risques d'effondrement ne sont pas à négliger, pouvant provoquer des pertes humaines. L'arrivée de la période hivernale a davantage suscité l'inquiétude de ces habitants, ayant déjà souffert l'année dernière lors des fortes chutes de neige, qui n'ont fait qu'aggraver la situation. Dans ce contexte bien précis, on apprend que les services de la Protection civile, ont dû intervenir à plusieurs reprises pour venir en aide à ces habitants particulièrement pauvres, notamment durant l'hiver dernier. On apprend également qu'en 1984, les autorités avaient désigné une commission d'enquête pour la rédaction d'un rapport de l'état des lieux. Il ressort de ce dernier que l'évacuation des occupants est plus que nécessaire. Hélas, six ans après. «ces victimes», sont contraintes de continuer de vivre à la limite du supportable.