Les occupants des chalets sont agacés par les promesses des pouvoirs publics. « Les autorités nous ont promis un relogement au bout 18 mois, mais nous sommes au même endroit depuis 6ans. Les décisions qui nous ont été remises sont là pourtant pour confirmer cette promesse », se désole Merzak qui occupe depuis fin 2003 un chalet aux Ondines (Bordj El Bahri) avec sa famille. Employé d'une société privée de Mohammadia, l'homme d'une cinquantaine d'années est originaire de Kouba, contraint d'occuper le chalet après un litige sur la maison qu'il occupait et qui a été touchée par le séis-me. Le site des Ondines, composé de plus de 500 chalets, est situé en retrait de la ville de Bordj El Bahri, sur la plage où de nouveaux habitants, illicites ceux-là, sont venus s'installer. Cette proximité n'est pas allée sans grands problèmes. « La tension électrique est devenue très faible, cela est dû au piratage des habitants du bidonville voisin qui se développe à vue d'œil. D'ailleurs, depuis un moment, on a décidé de ne plus payer nos factures, et Sonelgaz, ne pouvant résoudre le problème, a laissé les choses en l'état », se désole Marzouk en affirmant que les coupures sont devenues récurrentes depuis plusieurs mois. Mais le souci des nombreux occupants des chalets n'est pas seulement l'électricité qui est coupée la nuit, ni même la présence du bidonville, mais cette misère contre laquelle ils « s'efforcent de se débattre ». « Mon fils âgé de 8 ans est allergique à cause des fuites, toute son enfance il l'a passée sous un toit de zinc, c'est aberrant. Je crains plus pour lui. Rien de vraiment bon ne nous viendra du zinc », lâche la mère d'Akli éplorée en affirmant que seuls ceux qui ont les moyens ont aménagé l'intérieur de leur habitation de fortune. L'école primaire est surchargée. « Cet établissement fait pour les habitants du coin se trouve pris, occupé entièrement par de nouveaux venus. » « A part une dizaine de familles, aucun des occupants jetés dans ce site n'a été relogé », s'insurge Khoudja qui affirme que des dizaines de chalets ont été incendiés et d'autres saccagés par leurs occupants qui ont exprimé « bruyamment » le souhait d'être relogés. Les occupants ont été « surpris » ces derniers jours par des opérations de recensement. Les agents de l'OPGI de Hussein Dey sont sortis faire leurs enquêtes. Les habitants des Ondines, de Bordj El Kiffan, Rouiba ou de plusieurs autres sites répartis dans l'Algérois sont originaires, pour la plupart, de Sidi M'hamed, Birkhadem, Belcourt, Belouizdad ou des localités de la périphérie est de la capitale. « Il sont 6000 à occuper toujours les chalets », nous a confié le directeur du logement, M. Smaïl.