Cette manifestation s'inscrit dans le cadre de l'échange entre les différentes associations activant dans le domaine. Une délégation française composée d'une douzaine d'apiculteurs et des spécialistes en la matière de la région sud de l'Hexagone, ont donné mardi au siège de la coopérative apicole de la wilaya de Blida des conférences relatives à la commercialisation «réussie» du miel, l'organisation de la profession ainsi que le défi à relever par les apiculteurs en cette rude conjoncture de mondialisation. Organisée par l'Association des apiculteurs de la wilaya de Blida au siège de la coopérative apicole de la Chiffa et sous l'égide de la Chambre d'agriculture de la même wilaya, cette manifestation s'inscrit dans le cadre des échanges entre les différentes associations activant dans le domaine agricole au niveau de Blida avec celles établies en France, se dénommant programme Fert, et ce afin que chaque partie puisse bénéficier de l'expérience de l'autre et pour que l'accord d'association de notre pays avec l'Union européenne soit bénéfique pour les deux parties. M.Yves Goîk, apiculteur de métier et responsable de l'organisation technique de la profession apicole en France, nous dira à ce sujet: «Avant tout, il faut signaler qu'on a été vraiment honorés d'être accueillis aussi admirablement dans le région de Blida. Bref, nos collègues apiculteurs d'Algérie, notamment ceux de Blida nous ont demandé de venir témoigner de notre expérience qu'on avait nous-mêmes sur le marché mondial, sur l'économie de marché, et comment peut-on défendre un métier comme l'apiculture quand on est soumis à la concurrence et au libre marché» tout en ajoutant qu'«à travers notre témoignage, on a essayé de répondre aux questions qui se posent et je pense que nos collègues algériens à partir de nos erreurs qu'on a éventuellement commises pourront en tirer profit et trouver des explications aux différents changements actuels qui se précisent surtout que l'Algérie a décidé d'adhérer à l'OMC, ce qui va provoquer des changements en profondeur dans la manière de faire un métier, la manière de faire une production agricole». Côté algérien, M.Mohammedi, président de l'association nationale des apiculteurs éleveurs de reines, a insisté sur l'organisation de la profession vu ses nombreux aspects positifs envers l'apiculteur. Ce dernier qui n'arrive pas à écouler ses produits doit s'organiser et collaborer avec les coopératives apicoles afin d'éviter au maximum la mévente. «J'ai fait un doctorat dans ce sens en France et à mon retour au pays, il y a de cela quatre ans, j'ai voulu organiser la filière apicole qui constituait le point faible de la profession en tirant profit de l'expérience menée par les Français quant à leur bonne organisation qui les a menés à la réussite», rétorqua-t-il tout en insistant sur le problème de la commercialisation qui se pose et dont la seule solution est de s'organiser notamment avec la coopérative en y déposant ses miels pour pouvoir être en contact direct avec le client et faciliter l'écoulement de son produit. «Un apiculteur aura toutes les difficultés du monde pour pouvoir vendre son produit lorsqu'il reste chez lui en attendant la sollicitation des acheteurs.» Notons que la journée de mercredi était consacrée aux visites de terrain afin que la délégation hôte puisse voir de près et de visu le métier d'apiculteur chez nous. Quant à la journée d'aujourd'hui, c'est le tour des apiculteurs de la wilaya de Tizi Ouzou qui recevront les spécialistes français. Enfin, nos apiculteurs qui ont la chance de produire l'un des meilleurs miels dans le monde doivent s'organiser davantage tout en ayant recours au marketing, c'est-à-dire développer l'emballage, le label et l'image de marque de leurs produits afin d'avoir d'importantes parts de marché chez nous tout d'abord pour que l'Algérien puisse faire confiance à son miel et d'être conscient de la mauvaise qualité de la majorité des produits qui sont issus de l'importation, qui ne cessent d'inonder le marché local et qui sont souvent très bon marché malheureusement. Après ça, nos apiculteurs n'ont qu'à relever un deuxième défi pour arriver au jour où notre miel débarquera quelque part dans le monde et sera apprécié notamment par ceux qui font de la qualité leur souci majeur. Eux qui sont juste à côté de nous et qui ont pu créer toute une force à travers un marché commun et tout ça grâce à l'organisation.