Le Front de libération nationale (FLN) compte reconquérir la Kabylie. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, anime aujourd'hui le dernier meeting en guise de clôture de la campagne électorale. Le porte-parole du parti, Saïd Bouhadja, l'a confirmé en insistant sur le fait que le FLN est en train «de travailler en profondeur» dans la région en vue de reprendre l'espace qui lui avait été confisqué pendant la dernière décennie. Rappelons que le FLN se présente avec des listes dans toutes les circonscriptions des APC où seront organisées des locales partielles et dans toutes les APW (Tizi Ouzou, Béjaïa, Boumerdès et Béjaïa). Meftah, candidat à l'APC de Yakouren, insiste sur «le travail de proximité» qu'il élabore avec ses pairs. Comme il souligne la nécessité de dialoguer avec toutes les parties présentes dans la région. Sans, toutefois, confirmer le rétablissement des contacts avec l'aide de Abrika, il laisse la porte ouverte à ce dernier même si le FLN semble préférer l'aide «antidialoguiste». De son côté, Bouhadja confirme la rencontre d'aujourd'hui dans la matinée entre Belkhadem et Ali Gherbi au siège du parti, à Hydra. Il serait utile de rappeler que Ali Gherbi a rencontré vendredi le président du MSP, Boudjerra Soltani à El Kseur. Mais il réfute tout contact avec le RND sans s'y opposer si la demande est faite par l'équipe de Ouyahia. Le représentant du mouvement citoyen d'El Kseur semble avoir fait son choix en optant pour un dialogue ciblé avec l'autre aile de l'alliance présidentielle. Les suspicions que pourrait engendrer ce type de rencontres ne sont pas exclues. Le rétablissement des fils du dialogue entre le FLN et les partis qui comptent en Kabylie permettront à l'équipe de Belkhadem d'opérer la manoeuvre de reconquête du terrain perdu. Les élections partielles constituent un réel test et pour les parties de l'alliance et pour l ‘opposition. L'enjeu est primordial pour les uns et pour les autres. Les partis traditionnels de la région tentent de garder intacte leur aura après avoir subi les aléas de la chaise vide. le FFS et le RCD ont tous deux peiné à se maintenir dans l'espace kabyle face à la vague de fond du mouvement citoyen qui s'est considérablement amenuisé. Le retour du FLN dans la région la plus tourmentée annonce des moments difficiles pour les deux parties. D'où la nécessité de diriger leurs critiques dans cette direction parce que si le FLN rafle la mise lors des élections locales, il aura un rôle primordial à jouer dans le rétablissement d'une paix définitive en Kabylie, en mettant dans une position peu confortable les partis qui sont restés assis sur leurs certitudes pendant très longtemps.