La question du week-end universel fait présentement l'objet de rumeurs persistantes sur la place publique. Pour la première fois depuis vingt ans, le calendrier des vacances d'hiver pour les scolarisés du système éducatif est programmé à partir d'un lundi. Et non pas un jeudi comme cela a été de mise traditionnellement. En effet, les élèves du cycle fondamental et de l' enseignement secondaire quitteront les bancs de l'école à partir du lundi 19 décembre concernant ceux du sud du pays, et du lundi 26 du même mois, s'agissant des résidants du Nord algérien, et ce, pour une période de détente d'une quinzaine de jours, soit jusqu'au 3 janvier 2006. C'est là le contenu de la circulaire signée par le ministre de l'Education nationale M. Boubekeur Benbouzid. A travers un tel changement survenu dans le secteur de l'Education, et certifié de façon solennelle par son premier responsable, est-il loisible de dire que c'est là le signe précurseur de l'adoption par l'Algérie du week-end universel? L'interrogation est d'autant légitime surtout lorsque l'on sait que la question du week-end universel fait présentement l'objet de rumeurs persistantes sur la place publique, depuis notamment la montée au créneau de l'Ugta, au sujet bien sûr du retour au week-end universel. Sur ce point précis, l'on peut affirmer d'ores et déjà que la question du week-end universel sera l'un des points objet des débats lors de la tripartite prévue le mois prochain entre le gouvernement, l'Ugta et le patronat. Côté partis politiques, rappelons seulement que le retour au week-end universel a été mentionné noir sur blanc dans le programme électoral du RCD durant la campagne pour les élections présidentielles d'avril 2004. Comme quoi, offrir aux Algériens un repos hebdomadaire pendant les deux journées de samedi et dimanche, est une question qui revient cycliquement sur le devant de la scène nationale. Du point de vue économique, et selon des experts, l'adoption du week-end universel est indéniablement d'un apport bénéfique pour l'Algérie. Des sommes faramineuses échappent, indique-t-on au Trésor public pour la simple et bonne raison que notre week-end, à nous Algériens, est décrété le jeudi et vendredi. Cependant le retour de l'Algérie au week-end universel est une démarche assez délicate notamment sur le plan politique, vu que son application risque de heurter les sensibilités des formations d'obédience islamiste, le MRN et le MSP. Du côté de la présidence de la République, M.Abdelaziz Bouteflika n'a soufflé mot sur ce sujet, et ce depuis son élection à la tête de l'Etat de 1999 à ce jour. Et rien ne présage, à l'heure actuelle, que le premier magistrat du pays nourrira l'ambition quant à l'adoption du week-end universel. Néanmoins un premier pas dans ce sens vient d'être franchi par l'un des départements les plus importants de la République, en l'occurrence celui de l'Education nationale. Ce dernier a en effet fixé les vacances d'hiver pour un lundi, tandis que la reprise des cours, bien sûr après une détente d'une quinzaine, aura lieu mardi. N'est, ce pas là une manière de préparer les parents d'élèves à un retour progressif au week-end universel, en Algérie? Les jours à venir vont certainement apporter des éléments de réponse à cette question.