Le programme cible la production de 22 000 MW sur la période s'étalant de 2015 à 2030. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a indiqué que la Commission de régulation de l'électricité relevant de son département ministériel a élaboré un cahier des charges permettant d'attirer 70 investisseurs activant dans le domaine de la production de l'énergie solaire. Les autorités ont depuis l'année 2015, institué un vaste programme visant la production de 22.000 mégawatts d'énergie renouvelable d'ici 2030. Un projet plutôt «ambitieux», quand on connaît le rythme de réalisation de la feuille de route du gouvernement, en la matière. En effet, nombre d'experts du domaine estiment que la mise en oeuvre de ce projet est à la traîne, c'est-à-dire caractérisée par une certaine «lenteur», par rapport à l'objectif fixé. Le ministre de l'Energie, Mustapaha Guitouni, a indiqué jeudi dernier à Tissemsilt que cette année, «l'Algérie produira 200 mégawatts d'énergie renouvelable». Il a précisé dans ce sens, que «la Commission de régulation de l'électricité relevant de son département ministériel a élaboré un cahier des charges permettant d'attirer 70 investisseurs activant dans le domaine de la production de l'énergie solaire». Selon le premier responsable du secteur, «ce programme devra réduire l'utilisation du gaz dans la production de l'électricité à 40 pc. Nous gagnerons ainsi 20 milliards de m3 de gaz, sachant que l'Algérie exploite actuellement 50 milliards de m3 de cette énergie pour la production d'électricité». Il a encore rappelé que «l'Algérie a produit, durant la période allant de 2000 au début de l'année en cours, quelque 19.000 mégawatts d'électricité, à la faveur du programme du président de la République, ce qui a permis de tripler, durant ces deux décennies, la production d'électricité par rapport à la période allant de 1962 à 2000». Il faut par ailleurs signaler que le développement des énergies propres en Algérie connaît un retard. Elle dispose d'un potentiel solaire d'une très haute importance par rapport à d'autres pays. Les experts parlent d'un taux d'ensoleillement de 2800 à 3500 h/an. Si l'on venait à rentabiliser cette ressource, on pourrait économiser jusqu'à 15% de gaz, dans un premier temps. Et comme on le sait, la consommation de gaz est déjà élevée et amenée à l'être davantage à l'avenir. Pour revenir au programme, celui-ci cible la production de 22.000 MW sur la période s'étalant de 2015 à 2030. Il privilégie particulièrement la filière solaire photovoltaïque. Cependant, si la cadence reste la même durant les prochaines années, arrivera-t-on concrètement à atteindre cet objectif, sachant que nous sommes déjà en 2019 et que la capacité de production demeure «dérisoire»? Le P-DG de la Société des énergies renouvelables de la Sonelgaz, Chahar Boulakhras, avait récemment affirmé que «les grands projets inaugurés dans cette perspective, ont permis déjà d'installer des capacités de production électrique de l'ordre de 350 mégawatts». Concernant les filières photovoltaïque et éolienne, le P-DG a soutenu que contrairement à ce que l'on pense «l'Algérie n'est pas en retard dans l'exploitation de ce type d'énergie». Dans ce sillage, il fait la comparaison avec d'autres pays qui n'ont commencé à développer ces énergies qu'à partir de l'année 2010. Il a en outre indiqué que d'ici 2030, le pays aspire à atteindre «un mix énergétique» de 27% en énergies renouvelables, passant successivement par une phase expérimentale, suivie d'une seconde, se traduisant par une intégration industrielle et une troisième phase se traduisant, à partir de 2021, par un déploiement à vaste échelle des supports de production de ces types d'énergie, rapporte la Radio nationale. Ainsi, l'on peut dire qu'en ce qui concerne la marge de manoeuvre de l'Etat afin d'aboutir à la réalisation de ce grand dessein, se fait au fur et à mesure. Cela se traduit par l'installation de 14 centrales électriques photovoltaïques d'une capacité installée de 268 mégawatts (MW) qui ont été mises en service en 2015 dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays. Plus récemment, dans une volonté de concourir au développement des énergies propres en Algérie, le ministère de l'Enseignement supérieur se met aussi de la partie. En effet, le responsable du secteur, Tahar Hadjar, a annoncé jeudi à Batna le projet de création d'une Ecole des énergies renouvelables à l'université de Batna. «L'université de Batna, fréquentée par plus de 70 000 étudiants, est aujourd'hui une des plus grandes universités du pays et mérite d'accueillir une école des énergies renouvelables, objet d'insistance de ses enseignants», a-t-il affirmé. Ajoutant que «cette future école s'inscrit dans le cadre du projet d'entreprises lancé depuis quelques années et qui commence aujourd'hui à prendre corps, en vue de faire de l'université un élément fondamental du développement local».