«Les conditions ne sont pas réunies pour que ces élections soient transparentes». La secrétaire générale du Parti des travailleurs a estimé, hier, lors d'une conférence de presse animée au CIP, que les conditions du déroulement des partielles laissent croire qu'elles pourraient être entachées de fraude. «Les conditions ne sont pas réunies pour que ces élections soient transparentes», a-t-elle déclaré. Le PT, comme certains partis politiques qui se sont présentés à ces élections, n'écarte donc pas la fraude. Ses arguments se résument à l'absence de commissions de surveillance des élections, l'absence notamment des photos des leaders des partis sur les listes électorales. Le parti estime qu'il y a une volonté du gouvernement à banaliser cette échéance. Pour elle, même si dans les précédentes consultations, la fraude a été organisée à l'échelle nationale, en Kabylie, par contre, la fraude a toujours été un peu plus difficile, pour la simple raison qu'il existe un ancrage démocratique dans ces wilayas. «Puisque ceux qui participent à ces élections se réclament tous de la démocratie, nous espérons que chacun respectera le libre choix des citoyens», a-t-elle relevé en étant rassurée par contre de la position des citoyens qui sont, selon elle, conscients de la responsabilité qui pèse sur leurs épaules d'éviter les provocations et de déjouer les pièges. A croire les propos de Mme Hanoune, le PT n'a pas peur de la fraude. L'important pour ce parti c'est que ces élections se déroulent dans le calme, la paix et la sérénité. Le PT relève aussi l'absence d'un budget consacré à ce scrutin, qui n'a été réservé ni dans la loi de finances complémentaire ni dans celle de 2006. Par ailleurs, Louisa Hanoune n'hésitera pas à critiquer certains organes de presse. Selon elle, la couverture de la campagne n'a été ni objective ni impartiale dans beaucoup de journaux. «Certains organes de presse semblent avoir décidé de boycotter notre campagne. Des positions partisanes veulent prendre le dessus». La secrétaire générale du Parti des travailleurs a estimé que le peuple algérien a le droit de savoir comment se déroulent ces élections. Sur une question relative au retard accusé dans la promulgation des lois sur la réconciliation nationale, elle a répondu que le retard mènera éventuellement au pourrissement de la situation. «Ce retard reflète une chose pour nous. C'est qu'il y a des contradictions dans la pyramide du pouvoir et qu'il n'y a pas de cohérence dans les priorités». Sur la loi de finances 2006, Mme Hanoune dira qu'il y a un «océan entre ce que propose la loi et les besoins du peuple». Quant au maintien du prix de 19 dollars le baril de pétrole comme référence, elle dira que c'est une injonction du FMI qui exerce une pression sur l'Etat algérien. En maintenant sa position vis-à-vis de la privatisation et de la signature de l'accord d'association avec l'UE, le PT regrette notamment qu'il y ait des chiffres «erronés» sur le taux de chômage donnés par les pouvoirs publics et le FMI. Les estimations du parti sont en fait de 30%.