Avec un taux de 61,09%, cette commune est de loin celle qui a connu un véritable engouement. Les partielles en Kabylie et qui ont concerné 6 communes sur 45 au niveau de la wilaya de Bouira se sont déroulées jeudi et caractérisées par une participation mitigée. Les raisons sont diverses. Le match qui opposait la JSK à Chlef, le froid mais aussi le désengagement au regard de la durée du mandat. Comme annoncé dans nos précédentes éditions, l'opération concernait quelque 53.194 électeurs amenés à choisir des assemblées pour les communes de M'chedallah, Ahnif, Saharidj, Taourirt et Aghbalou pour la daïra de M'chedallah et El Esnam pour la daïra de Bechloul. Au regard des taux de participation, nous pouvons dire d'emblée que la participation a été forte pour la seule commune où le maire a été déchu en l'occurrence El Esnam. Avec un taux de 61,09% cette commune est de loin celle qui a vu un véritable engouement. Les 5 autres communes, dépourvues de maire depuis la dernière consultation locale oscillent entre 34,45% pour Aghbalou et 46,05% pour la commune d'Ahnif. La moitié des électeurs dans ces circonscriptions n'ont pas répondu à l'appel et pour cause le froid de canard qui a prévalu jeudi sur le territoire de la wilaya. S'agissant de la commune d'El Esnam, le délégué des archs, Mahmoud Bouchelki, que nous avons rencontré au centre Demouche-Saïd lors de l'opération de dépouillement, s'est félicité de cette participation qui est une réponse citoyenne aux indus élus. «Les gens à El Esnam ont voulu répondre à ceux qui à la faveur du boycott se sont autoproclamés élus et représentants...». Pour l'organisation et dans un premier point de presse tenu par le Drag de Bouira, M.Amara Lakhdar, l'administration s'est félicité du bon déroulement de l'opération puisque selon l'intervenant aucun incident n'est venu entacher le scrutin. Sur place et dans la circonscription de Raffour, commune de M'chedallah, des personnes et notamment un candidat libre a soulevé des cas d'abus de la part des éléments du RCD qui auraient remis des bulletins à des personnes âgées en dehors du centre. Ce procédé qui n'a pas été officiellement dénoncé, rappelle le vote de 1991 quand le parti dissous avait recouru à cette méthode. S'agissant toujours des incidents, des citoyens de M'chedallah ont été refoulés parce qu'ils ne figuraient pas sur les listes révisées. Les cas sont minimes. Lors du dépouillement, plusieurs assesseurs et autres chefs de bureau ont eu du mal à mettre en place le mécanisme par manque d'expérience. Dans certains bureaux par exemple, le report des voix ne s'est pas fait directement sur les feuillets spécialement conçus mais à la fin de l'opération de décompte. Il est opportun de préciser que ces erreurs n'ont aucunement faussé les données puisque le décompte s'est fait en présence des représentants des candidats. Les présents ont mis ces faits sur le compte de l'inexpérience puisque El Esnam n'a pas voté depuis 1997. Les résultats, et pour la première fois, ont été proclamés par le wali dans un point de presse tenu au niveau de la salle APW du chef-lieu de wilaya. Comme pour la participation, le choix prête à plusieurs interprétations. Aucun parti ou liste indépendante ne peut s'enorgueillir de dire qu'il dispose d'une assise électorale. Le choix a été dicté par le profil des candidats. Ainsi, El Esnam a vu la bataille entre le candidat RCD Hellal, le candidat cautionné par le mouvement citoyen Bellout et celui du RND en l'occurrence le maire sortant Aïnouche. En suivant le dépouillement, nous avons remarqué que d'un bureau à un autre ces postulants se partageaient les voix. Hellal prend de l'avance dans les bureaux où la liste comprend les noms commençant par H comme Hellal. Chez les A c'est Aïnouche, chez les B c'est Bellout. On comprend aisément que le vote a été familial et tribal, sans référence à la formation politique ou au programme étalé tout au long de la campagne. Le grand perdant dans cette commune reste le FFS qui n'est pas arrivé à s'imposer. Dans les communes de la daïra de M'chedallah aussi le vote a été dicté par des considérations familiales. Ainsi, les candidats «importés» comme ceux du MSP sont sortis bredouilles puisque le parti de l'alliance n'a remporté aucun siège. Le résultat non officiel, annoncé par le wali donne 14 sièges au RND, 13 au RCD, 9 au FFS, 9 aux diverses listes indépendantes, 3 au FLN et 2 au FNA. Nous reviendrons en détail sur ces résultats dans notre prochaine édition.