Les résultats des élections locales du 29 novembre donnent de l'épaisseur aux tendances déjà esquissées par les partielles de 2005. Le FFS, parti qui a longtemps évolué en terrain conquis, subit une récession graduelle et constante depuis deux mandats au moment où le RCD réalise une progression qui, sans être spectaculaire, confirme que le parti récupère des forces sur la scène locale. L'élection a ceci de nouveau qu'elle arrime la région, qui d'habitude vote bien des crans en dessous de la moyenne nationale, aux taux de participation enregistrés un peu partout dans le pays. Les 42,20% de participation au vote pour les communes (39,05% pour l'APW) ont en effet surpris au-delà des prévisions prenant en compte le bond que le caractère local de la consultation n'allait pas manquer d'imprimer à la participation. Les conditions climatiques défavorables, notamment dans l'intérieur de la wilaya, n'ont pas eu raison de la volonté des 198 524 votants à aller glisser leur bulletin dans l'urne et il y a en l'occurrence de quoi parier que les pourcentages auraient gagné plusieurs points si la journée avait été moins pluvieuse. La passion qui préside souvent à ce genre de rendez-vous locaux, si elle a été présente, n'explique pas à elle seule l'intérêt subit pour le vote. Ce facteur reste d'ailleurs à relativiser dans la mesure où la tension qu'il génère sur le déroulement du scrutin n'a pas été observée jeudi dernier, exception faite des troubles qui ont émaillé l'opération du dépouillement à Aït R'zine. Quelque chose de profond est en train de remodeler lentement les équilibres et les réflexes dans les réservoirs électoraux. La répartition des sièges accrédite le RCD de victoires dans près de 11 communes. Le parti n'avait pu se placer premier que dans 5 circonscriptions lors des partielles de 2005. Le FFS, quant à lui, perd près de quatre municipalités par rapport à 2005 et se contente, en attendant les résultats définitifs et notamment la décantation à travers les 3 circonscriptions où il se retrouve en ballottage, de 16 majorités relatives à travers la wilaya. Le FLN, porté par l'effet euphorisant de la première position réédité à la commune de Béjaïa, se laisse aller au satisfecit. Dans les faits, et au regard des résultats partiels disponibles jusqu'à hier, le parti de Belkhadem engrange des suffrages majoritaires dans cinq circonscriptions seulement. Le même score que celui du RND qui marque quant à lui une sensible évolution. Cinq circonscriptions ont vu également une victoire des indépendants, alors que le PST, parti qui jusque-là n'a pas connu l'expérience de la gestion au niveau communal, réalise un certain exploit. Grâce à M. Akrour, militant connu du MCB et du milieu universitaire, l'évanescent parti de Chawki Salhi, obtient la majorité absolue à Barbacha, la seule au demeurant du PST à l'échelle nationale. Enfin, le PT et le FNA obtiennent chacun une majorité relative, respectivement à Toudja et Draâ El Gaïd. Les résultas obtenus pour l'APW ne dégagent pas à leur tour de majorité absolue, comme aux dernières partielles. Avec seulement 16 sièges gagnés sur les 43 mis en compétition, le FFS sera obligé de composer pour prendre la présidence de l'institution. Plutôt avec le FLN qui a pu placer 10 élus que le RCD qui y occupera 11 sièges, si l'on se réfère aux options de la mandature défunte. L'élection de l'APW a profité surtout au RND qui marque son retour dans l'institution avec 6 sièges.