Les services de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes ont procédé à la saisie de 266 kg de produits laitiers, lait pasteurisé et dérivés, durant le premier semestre de l'année en cours, et dont la valeur globale s'élève à plus de 56.000 DA. Cette importante opération de saisie, touchant surtout le lait commercialisé sous forme de sachet, le lait caillé, et plusieurs marques de yaourts, s'est imposée en raison des dépassements dans les délais de péremption, et pour non respect des conditions de conservation, quant aux seuils de réfrigération minimale édictés par la réglementation en matière de protection du consommateur. En ces temps de canicule, les commerces de produits périssables, qui devraient répondre aux normes d'une hygiène stricte, et à un minimum de réfrigération, investissent certains marchés et places publiques d'Oran, où sont exposés des heures durant, sous un soleil de plomb, lait, fromages, yaourts, boissons gazeuses, et autres marchandises, sur des caisses ou autres étals de fortune, avec tous les effets dévastateurs que cela implique. Certains commerçants qui se mettent de la partie vendent eux aussi leurs produits à l'extérieur de leur local. L'altération des produits laitiers et dérivés, favorisée par le manque d'hygiène et le non-respect des normes, qui donne lieu à la prolifération de souches staphylococciques a provoqué de nombreux cas d'intoxication alimentaire à Oran, et s'est révélée particulièrement dangereuse pour les enfants. L'histériose, une autre maladie infectieuse a fait, elle aussi, son apparition. Le responsable des services d'analyses microbiologiques du laboratoire régional des services du contrôle de la qualité nous déclare que les produits laitiers nécessitant d'emblée un traitement spécifique au niveau des unités de production, doivent être transportés à bord de véhicules réfrigérés spéciaux. Ce qui, dans la réalité n'est pas toujours la règle. Les produits périmés, achetés au prix fort pour atterrir à la poubelle, dès ouverture de l'emballage sont, eux aussi, au banc des accusés et ne font pas exception à El Bahia. Pour couronner le tout, il y a des marchés et certains coins de la rue Aurès, qui ont fini par être carrément désertés des Oranais, tant les conditions de vente s'y dégradent. Le pain et autres produits alimentaires s'y commercialisent sans complexes, à proximité de la fange et des bouches d'égouts. Une situation où les consommateurs sont pris pour des cobayes. Les fréquentes campagnes de contrôle et de saisies, qui sévissent sans cesse, ne peuvent à elles seules faire face aux contrevenants, malgré la vigilance des éléments des services de contrôle, compte tenu du manque de professionnalisme de certains commerçants, ou parce qu'ils se révèlent insuffisamment sensibilisés. Il reste que les associations pour la protection des consommateurs gagneraient à se faire beaucoup plus présentes sur un terrain où beaucoup reste à faire.