Les librairies d'Oran affichent, depuis quelques semaines, des rayons alléchants qui ne manquent pas d'attirer l'attention des férus de lecture. Même si les tarifs ne sont pas toujours à la portée de toutes les bourses, les ventes vont bon train. Les auteurs algériens, très présents, sont représentés par des noms qui ont fait leurs preuves outre-mer tels Yasmina Khadra, Boualem Sensal, Malika Mokkadem ou encore les classiques comme Mohamed Dib et Mouloud Mammeri. La littérature étrangère englobe bon nombre de nationalités. L'oeuvre intégrale de Amine Malouf, des traductions des écrits de Naguib Mahfouz, de la Marocaine Fatima Mernissi, de l'Albanais Ismaël Kadar et d'autres incontournables classiques de la littérature française sont disponibles pour les plus exigeants. Dans le rayon des essais et ouvrages politiques, c'est le livre de Mohamed Harbi «Une vie debout» qui connaît le succès le plus notable. Quant au scandaleux «Services secrets» d'Aussaresses, l'ouvrage qui a fait le plus parler de lui et ce dès sa parution, il ne fait plus recette. La presse s'est chargée de transmettre l'essentiel du livre, à savoir les circonstances des assassinats de Larbi Ben M'hidi et Ali Boumendjel. Le livre en langue arabe, sans doute le plus riche, touche une large palette de disciplines à commencer par l'inévitable islamologie en passant par la littérature, la science, le droit et le monde artistique. Disponible aussi, une série de recueils des poèmes de Nizzar El-Kabani, les textes des chansons de la diva Oum Kalthoum, Abdelhalim Hafed et Farid El-Attrache. Les disciplines scientifiques sont présentes dans les deux langues avec une nette prépondérance des ouvrages consacrés à l'informatique et à l'Internet, des domaines qui s'imposent avec force et qui intéressent de plus en plus de lecteurs. Mmes Rezki et Bouayad ont les faveurs des concurrents dans le rayon cordon bleu. L'art culinaire est en tête des ventes dans les rayons des ouvrages usuels. Les efforts des éditeurs en matière de présentation et de maquette, bien que très appréciés, ne manquent pas de se faire ressentir au niveau des tarifs. Enfin, le livre pour enfant, le plus abordable, mais aussi le moins soigné, arrive à se faire une place avec des titres importés et d'autres conçus localement. Malgré cette abondance de titres, il demeure que les prix ne sont pas pour encourager la lecture. Les bourses moyennes se réjouissaient, il y a quelques années, avec le projet, depuis tombé à l'eau, d'ouvrir une bibliothèque dans chaque commune d'Oran. Le livre, source irremplaçable de connaissances, attend encore une opportunité pour tenir la place qui lui revient. A cela, la volonté et les moyens font défaut.