La situation donne le tournis. Elle évolue à vitesse grand V. Loin de tomber, la fièvre qui s'est emparée de la rue, frise parfois le délire dans certaines grandes villes du pays. Les Algériens ont peur. Rien que hier, ce sentiment d'insécurité a envahi les esprits de nos compatriotes en constatant que leur boulanger ou que leur épicier avait baissé le rideau sans crier gare. Et pour combien de temps? Plongeant ainsi la population dans l'incertitude des jours à venir sur les questions domestiques et d'approvisionnement, mais aussi sur les solutions tant souhaitées pour calmer la rue en lui ouvrant de nouvelles voies d'espérance. Face à ce déferlement de colère, l'on continue de s'interroger à bon droit sur les mesures devant être prises dans l'immédiateté de l'action pour agir. Le peuple, bien que déjà envahi par la situation morose qui s'est emparée du pays, craint que l'on finisse par basculer dans la violence, surtout que ces derniers jours, l'on a relevé un peu partout à travers le pays, des actes délictueux, annonciateurs d'évènements difficiles à contenir. Avec le retour au pays, du Président, après une absence de quinze jours, les Algériens caressent le rêve de sortir d'une crise politique d'envergure. Le pari de tirer l'Algérie saine et sauve de cette «impasse» est la question de l'heure. Tous les scénarios politiques et tous les artifices juridiques sont sur la table pour hâter un règlement susceptible de répondre aux desiderata d'un peuple encore traumatisé par la tragédie des années 90. Et pour aboutir à cette issue, ils sont confiants qu'un seul homme est encore capable de leur ouvrir les voies vers la paix et la stabilité. Cet homme a un nom: Abdelaziz Bouteflika. Malade, affaibli par les «avatars» de l'âge avancé, cet homme dispose-t-il encore de toutes ses ressources physiques et intellectuelles pour donner à l'Algérie, et vite, la solution lui permettant d'assurer la sauvegarde de sa souveraineté, de sa sécurité et de sa stabilité? Il faut savoir raison garder. Les forces en présence doivent savoir maintenant composer. Le pouvoir, l'opposition et la rue sauront-ils redoubler d'imagination et de volonté pour épargner à leur peuple de vivre ces durs moments de larmes, de douleur et de sang? Avec le retour du Président en Algérie, c'est toute l'heure de vérité qui vient de sonner. Quo vadis?