Malgré l'ambiance détendue, au sein d'un dispositif sécuritaire visible, les policiers semblent sereins, calmes et discutent même avec les citoyens. La prière du vendredi terminée, la foule des manifestants s'est formée, sur la place du 1er Novembre, avant de se transformer en un raz de marée humain. Répondant pour le 4e vendredi consécutif à l'appel, pour manifester, ils étaient des centaines de milliers à manifester leur refus de la prolongation du 4e mandat. «La litamdid, la litajil al intikhabet» et «Irhalou», tels étaient, entre autres les slogans scandés par les manifestants. Ces derniers, sont venus de toute la wilaya de Annaba pour manifester contre, ce qu'ils ont qualifié de «bricolage du pouvoir». Pour les populations, c'est une journée décisive pour le «hirak». Un mouvement à travers lequel il rejette en masse les propositions du pouvoir, qui n'a toujours pas répondu aux revendications de la rue, nous ont dit des manifestants. «Oui, face à l'inattendue révolte pacifique du peuple, le pouvoir n'avait d'autre stratégie, que de prolonger le 4e mandat», d'autres ont crié avec rage: «On ne veut plus d'eux, qu'ils partent, Irhalou, Irhalou» Cet autre vendredi du «hirak» pacifique, à Annaba, semble se durcir. Outre les slogans habituels scandés contre le pouvoir, un autre slogan a été scandé en rapport avec la position du président français Emmanuel Macron. Pour les Annabis, il s'agit d'une ingérence dans les affaires du pays, ce qui a été rejeté haut et fort avec le slogan «Macron dégage!». La mobilisation populaire a été marquée par la présence en masse de femmes, et d'hommes de toutes les catégories sociales. Accompagnés pour la plupart de leurs enfants, les manifestants, sans se défaire du drapeau national, se sont formés en cinq grands groupes, car ne pouvant être contenus ensenble par le centre-ville. Les manifestants ont décidé de sillonner Annaba, criant le départ inconditionnel de Bouteflika, avec tout le système en place.