Militaires, gendarmes et civils ciblés par le terrorisme Il s'agit de la quatrième visite du Conseil de sécurité au Mali depuis la mise en place de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) en 2013. Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU s'est envolée jeudi soir pour le Mali et le Burkina Faso afin d'y évaluer la situation sécuritaire dans la région. L'objectif principal de cette visite est «d'évaluer les progrès et d'encourager la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali de 2015», selon un rapport du Conseil de sécurité. Elle permettra également d'évaluer l'état d'avancement de la mise en opération de la force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Niger, Mali, Tchad et Mauritanie) après une interruption de six mois suite à un attentat contre son siège au centre du Mali en juin 2018, et de se pencher sur la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso. Il s'agit de la quatrième visite du Conseil de sécurité au Mali depuis la mise en place de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) en 2013. Cette visite intervient à trois mois du renouvellement du mandat de la MINUSMA prévu en juin. A son retour à New York, le Conseil de sécurité devrait organiser une réunion ministérielle au sujet du Mali avec une présentation du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et la participation du Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga. Deux personnes, dont le maire de Markoye, commune rurale située dans la province de l'Oudalan, dans le nord du Burkina Faso en proie aux attaques jihadistes récurrentes, ont été enlevées jeudi soir par des individus armés, a annoncé l'Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition). Selon un habitant de la localité, l'enlèvement a été perpétré par «des individus armés roulant avec des motocyclettes» sur l'axe routier Gorom-Gorom - Markoye. En proie depuis quatre ans à des attaques de plus en plus régulières et meurtrières, le Burkina Faso, pays sahélien pauvre, est également confronté à une multiplication d'enlèvements. Lundi, deux enseignants burkinabés, enlevés le 11 mars sur l'axe Djibo - Kongoussi, ont été retrouvés morts à Koutoukou, également dans la région du nord. Dimanche, un prêtre burkinabè avait été enlevé près de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, dans la région du nord du Burkina Faso, frontalière du Mali. Plusieurs ressortissants étrangers ont également été enlevés ces derniers mois au Burkina. Un Italien, Lucas Tacchetto, 30 ans, originaire de Venise, et sa compagne canadienne Edith Blais, 34 ans, sont portés disparus depuis mi-décembre. En septembre 2018, un Indien et un Sud-Africain travaillant dans le secteur minier ont été enlevés sur le site de la mine d'or d'Inata au nord-ouest. En janvier 2016, un couple australien, Kenneth Elliot et son épouse Jocelyn, qui dirigeaient une clinique depuis de nombreuses années, avaient été enlevés à Djibo. L'épouse Jocelyn avait été libérée après un an de captivité, mais son époux Kenneth Elliot demeure captif. Un Roumain, Iulian Ghergut, qui travaillait pour l'énorme mine de manganèse de Tambao (nord), est toujours détenu par des terroristes depuis son enlèvement en avril 2015. Le nord et l'est sont devenus des zones d'insécurité avec des attaques récurrentes. Attribuées principalement aux terroristes du groupe Ansaroul Islam et du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), celles-ci ont fait depuis 2015 plus de 300 morts. La capitale Ouagadougou a été touchée à trois reprises depuis 2016, avec un bilan total de près de 60 morts. Les forces de l'ordre burkinabè se sont montrés incapables d'enrayer la spirale des violences, bien qu'elles assurent régulièrement procéder à des opérations contre les groupes terroristes.