Les pays de l'UE mettent en garde contre le risque posé par les avions qui ne répondent plus aux normes. Le commissaire européen aux transports, Jacques Barrot, a annoncé que la «black list» des compagnies aériennes considérées comme étant dangereuses, entrera en vigueur dès le printemps 2006. «Depuis l'accord du Conseil des ministres européens du 5 décembre, je vais lancer la procédure pour l'établissement de la liste noire des compagnies aériennes (...) on peut penser qu'une dizaine de compagnies européennes suspendues ou interdites temporairement et près d'une dizaine de pays tiers figureront d'entrée de jeu», avance le vice-président de la commission européenne. Jacques Barrot a aussi précisé que «les mesures d'interdiction seront assorties d'un dispositif correctif afin que la compagnie ou l'Etat concerné puisse rapidement voir son interdiction levée». En termes clairs, cette liste des compagnies à risque, qui sera commune à tous les pays de l'Union européenne, «devrait être réexaminée chaque trimestre». Rappelons que l'urgence de l'établissement d'une pareille liste a été rendue nécessaire à la suite de la série de catastrophes aériennes et crashs d'avions qui ont fait périr plusieurs centaines de personnes l'année passée, dont le plus médiatisé, celui de Charm El-Cheikh, et le dernier crash d'il y a trois jours, au Nigeria, et qui a fait 103 morts. Air Algérie, qui a opéré une large rénovation de sa flotte, ne souffre aucun discrédit et peut se targuer même, selon les propres termes des experts américains et européens en visite à Alger, d'avoir «un des aéroports les plus sûrs du monde». Les maillages sécuritaires opérés au niveau des voies d'accès à l'aéroport rendent aujourd'hui utopique toute action malveillante dans l'enceinte aéroportuaire, même si certains y voient un surplus de restrictions sur le plan des libertés. Mais c'est le prix à payer pour éviter le «coup» de l'Airbus français de 1994. Au plan de l'entretien de la flotte, Air Algérie a bénéficié d'un budget conséquent qui lui a permis l'acquisition de nouveaux appareils et la rénovation de ses équipements de contrôle, de suivi, d'entretien et d'essais, ce qui la place en conformité avec les normes internationales en vigueur. La liste noire française comprend à ce jour des compagnies camerounaises, du Mozambique, de la Corée du Nord, Air Saint-Thomas (Etats-Unis), du Liberia et de Thaïlande. Quant à la «black list» américaine, qui en plus d'une extrême rigueur, a la particularité d'être pointilleuse sur les services, celle-ci classe les compagnies en catégorie 1, pour celles qui respectent les critères fixés par l'Organisation de l'aviation civile internationale, ou en catégorie 2 celles dont ce n'est pas le cas. Les pays en catégorie 2 sont, à mi-2005, l'Argentine, le Bangladesh, le Belize, la Bulgarie, le Congo, la Côte d'Ivoire, l'Equateur, la Gambie, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Nicaragua, Paraguay, la Serbie et le Monténégro, le Swaziland, l'Ukraine, l'Uruguay, le Venezuela et le Zimbabwe.