Ne vous fiez pas au sourire Le communiqué qui «dépouille» le désormais ex-numéro deux du RND de toutes ses responsabilités, explique cette batterie de mesures par ses «agissements insurrectionnels». Ahmed Ouyahia n'a visiblement pas l'intention d'abdiquer. Il en a apporté la preuve, hier, en confirmant de lourdes sanctions décidées à l'encontre de son ancien bras droit, Seddik Chiheb. Ce n'est pas l'ancien Premier ministre qui a lui-même annoncé la sentence. Il a confié cette tâche au bureau national du RND, comme pour souligner la mise en minorité de Seddik Chiheb au sein de l'instance dirigeante du parti. En effet, dans un communiqué du Bureau national du RND, il a été annoncé de manière laconique, mais ferme, la fin organique et politique de Seddik Chiheb. La décision touche sa fonction de porte-parole du parti et s'étend à son poste de secrétaire général du bureau de wilaya d'Alger du parti. De plus, sa qualité de membre au sein du secrétariat national a été purement et simplement gelée. Le communiqué qui «dépouille» le désormais ex-numéro deux du RND de toutes ses responsabilités et le coupe totalement du sommet et de la base du parti, explique cette batterie de mesures par les «agissements insurrectionnels» de Seddik Chiheb au niveau des structures du parti. l'accusation est très grave, au point où l'on sent dans l'attitude du secrétaire général du RND une détermination à ne laisser aucune chance à une hypothétique réconciliation. L'insurrection, à bien lire le communiqué du bureau national tient également dans le fait que ses «déclarations (étaient) contraires aux positions du parti». La dernière sortie de Seddik Chiheb a certainement précipité son éviction des structures du RND. Il a appelé Ahmed Ouyahia à démissionner «immédiatement» de la tête du parti. Mais bien avant cette attaque frontale, l'ancien bras droit de Ouyahia avait fait quelques déclarations étonnantes, notamment sur les «forces extra-constitutionnelles». Des propos qui ont poussé le parti à réagir en mettant la «dérive» de Seddik Chiheb sur le compte d'un harcèlement journalistique. Mais, loin de revenir à la ligne du parti, il a multiplié les «provocations» à l'encontre de sa famille politique en usant de qualificatif peu amène à l'endroit de l'ère Bouteflika dont il n'hésitera pas à qualifier les représentants de «cancer». Le silence du premier responsable du parti, qui pouvait être lu comme un affaiblissement, a encouragé ses adversaires traditionnels au sein du RND, mais aussi Seddik Chiheb qui a tenté de surfer sur la vague anti-Ouyahia pour en prendre les commandes. Sa dernière «salve» aura eu l'effet d'un boomerang, puisqu'elle s'est retournée contre lui. Cela étant, il n'est pas dit que cette sanction soit l'épilogue de la crise au sein du RND. On voit mal Seddik Chiheb se suffire des mesures prises contre lui, comme on imagine bien que l'aile Mellah demeure en embuscade et tentera de destituer Ahmed Ouyahia, lui-même très affaibli, par la chute du système. Le feuilleton du RND est donc pas du tout à son dernier épisode.