La manifestation des étudiants a été renforcée, visiblement par les citoyens, dès l'annonce de la nomination de Bensalah comme président par intérim. Des milliers d'étudiants, d'enseignants et de travailleurs de l'université de Béjaïa ont réinvesti de nouveau la rue hier pour dire «dégage» à tout le système. Du campus universitaire de Targa Ouzemour jusqu'au siège de la wilaya et plus tard dans différentes artères la ville, les manifestants ont crié haut et fort le rejet du système et de tous ses symboles, optant pour une IIe République, celle de la démocratie, de la liberté, du travail et du bien-être. Drapés de l'emblème national et du drapeau identitaire amazigh, présents en force hier comme pour répondre à certaines manoeuvres de division malsaines colportées sur les réseaux sociaux, les enseignantes, les enseignants, les étudiantes et les étudiants ainsi que les travailleurs de l'université de Béjaïa ont encore une fois réaffirmé leur choix pour une IIe République faite d'hommes et femmes nouveaux. Tout au long du trajet, les manifestants ont scandé des slogans rejetant, on ne peut mieux, la démarche suivie par les tenants su système et notamment leurs «dribbles», faisant ainsi valoir une détermination inébranlable à ne pas lâcher prise. «Pour une transition démocratique sans les figures du système», «Pour une IIe République démocratique et sociale», «Bensalah, Belaïz et Bedoui dégagez», autant de slogans scandés et brandis par une procession renforcée dès son départ par la dernière nouvelle liée à la nomination de Bensalah comme président par intérim pour trois mois. «Ils se sont emprisonnés dans une Constitution rejetée par la rue et à laquelle eux-mêmes n'y croient pas», affirme Rachid Saou, enseignant à l'université de Béjaïa. A la tête de la marche était présente Zoublida Assoul, l'avocate-militante qui devait, dans l'après-midi, animer une conférence-débat au campus d'Aboudaou. Avec la même détermination, elle a tenu à marcher avec les travailleurs et les enseignants de d'université de Béjaïa. «Bensalah, Bedoui et Belaïz sont illégitimes». «Ils n'ont aucune dignité de rester à leurs postes pendant que des millions d'Algériens les rejettent et demandent leur départ», l'armée, qui a affirmé son soutien à la révolte populaire, doit se ressaisir», autant de commentaires qui marquent nettement le rejet de la démarche actuelle. Avant que la manifestation ne s'achève, rendez-vous est donné dans l'après-midi pour une conférence-débat animée par Zoubida Assoul.