L'entraîneur français s'en prend à ses dirigeants coupables de ne pas être près des joueurs. Jeudi dernier, au stade du 5-Juillet, le match MCA-CRB s'est achevé dans de très mauvaises conditions. Le désordre a eu lieu non pas sur le terrain où les joueurs se sont serré la main avant de rejoindre les vestiaires, mais dans les tribunes et aux alentours du stade où des supporters du MCA, excédés par la défaite de leur équipe, la 3e de suite en championnat, se sont mis à casser tout ce qui se trouvait à portée de main. La direction de l'OCO a dénombré plus de 500 sièges arrachés et balancés sur le terrain, des toilettes saccagées, des lampadaires brisés et des dizaines de véhicules dévastés. Ceci sans compter les agressions sur personnes qui sont devenues monnaie courante. Lors de ces incidents, la police a procédé à de nombreuses interpellations et a présenté les individus arrêtés au parquet. Le Mouloudia d'Alger recommence, ainsi, à faire parler de lui, en mal. C'est là un club qui sort de l'ordinaire en raison de son prestigieux passé et de sa popularité, mais aussi par les scandales dont son époque récente est parsemée. Dimanche dernier, des supporters n'ont pas hésité à se déplacer jusqu'au lieu où s'entraînaient les joueurs pour leur dire leur propre vérité. Deux de ces joueurs ont particulièrement été visés, à savoir Braham-Chaouch et Bouacida qui font maintenant état de leur désir de quitter le club au mercato. Mais il n'y pas eu que les joueurs à avoir reçu la visite de supporters. D'autres individus n'ont pas, eux, hésité à se déplacer jusqu'au cabinet médical que tient le Dr Messaoudi, le président de la section football du grand club algérois. C'est là une pratique hautement condamnable. Il faut dire que ces supporters ont été particulièrement conditionnés par Robert Nouzaret dont les déclarations à la presse ont fini par créer un climat de rupture entre les supporters d'un côté, et les joueurs et leurs dirigeants de l'autre. Nouzaret ne ratait pas une occasion de critiquer ses joueurs, coupables à ses yeux «de manquer de professionnalisme». Voilà qu'il s'en prend aux dirigeants dont il condamne l'attitude qui consiste à ne pas être près de leurs joueurs. Il en veut surtout au Dr Messaoudi, trop absent, selon lui, un Messaoudi pris par ses obligations professionnelles et qui serait, d'après ces supporters, dans l'ignorance de ce qui se passe réellement au club. Ces supporters font un parallèle avec Said Allik de l'USMA lequel n'hésite pas à réunir ses joueurs dès que ça va mal et avec Moh Cherif Hannachi qui le week-end dernier était près des ses cadets et de ses juniors engagés dans des matches de coupe d'Algérie. En outre, Nouzaret trouve anormal qu'un club aussi renommé n'ait pas d'anciens joueurs dans le staff dirigeant. «Je voudrais bien qu'il y ait d'anciens joueurs à mes côtés. Avec eux je comprendrais mieux la mentalité des joueurs que j'ai sous la main. Et puis il y aurait au moins quelqu'un qui pourrait, d'une manière objective et connaisseuse, me corriger si j'ai commis des erreurs», aurait-il confié à des proches. Le problème est que les anciens joueurs du club sont marginalisés voire interdits de s'approcher trop du club. «C'est la première fois, dans ma longue carrière, que je travaille dans un club où les anciens joueurs sont complètement absents du débat», ajoute le technicien français. Un technicien qui a été prié de quitter l'hôtel Aurassi où il était hébergé pour occuper un logement situé sur les hauteurs de la capitale. La direction de l'hôtel en question a fait savoir aux dirigeants mouloudéens qu'elle saisirait la justice s'ils ne s'acquittaient pas de la dette qu'ils ont contractée auprès de lui au titre de la prise en charge de Nouzaret. Ces sorties médiatiques du Français semblent avoir mis hors de lui le Dr Messaoudi qui ne tolère pas qu'un entraîneur puisse s'exprimer aussi durement sur ses dirigeants. Ce que l'on sait, c'est qu'il fait tout pour éviter Nouzaret et qu'il serait en train de prospecter pour le remplacer (on parle de Bouâarata qui, cependant, aurait refusé le poste). Seulement, le départ de Nouzaret ne sera pas aussi facile à obtenir. L'homme dispose, aujourd'hui, du soutien de l'écrasante majorité des supporters. Celle-ci exige, plutôt, le départ de la direction actuelle du club au sein de laquelle quelques dirigeants, pour préserver leurs arrières, seraient sur le point de faire un coup d'Etat au Dr Messaoudi pour le remplacer par Gaceb. Comme quoi la bonne entente ne règne pas parmi ces dirigeants. En tout cas, le jour du match contre l'Enppi, dans le cadre de la Champion's League arabe, ces dirigeants risquent de passer une mauvaise soirée, et cela, même si le Mouloudia venait à gagner. «Ce ne sera pas une ou deux victoires qui nous feront dévier de notre chemin, ont dit des supporters. Ces dirigeants font un tort terrible au club et doivent partir. En tout cas, il n'est pas question que Nouzaret quitte le club». Les jours qui viennent risquent d'être très agités pour le vieux club algérois.