La sérénité est toujours présente, en dépit de la manipulation voulue par les médias d'outre-mer. L'état de santé du président de la république M.Abdelaziz Bouteflika, reste le sujet le plus abordé ces derniers jours en Kabylie. Plus que le retour du mauvais temps et le brouhaha politique, les citoyens abordent plus souvent le sujet dans pratiquement tous les lieux publics, loin toutefois de céder à l'intox véhiculée par certains, via des médias, notamment étrangers. Si la situation reste prenante, c'est uniquement en raison du manque d'information officielle à ce sujet. c'est d'ailleurs le reproche de l'homme de la rue, qui, tout en relevant son droit de savoir tout sur le premier magistrat du pays, s'inquiète de ces bulletins de santé qualifiés d'insuffisants et manquant surtout de détails en mesure de rassurer l'opinion. Le peu de choses qui est fait à ce niveau permet tout de même l'espoir; l'espoir de voir le président bientôt reprendre du service. Fini donc l'alarmisme connu pour le pays durant les années précédentes. La sérénité est toujours présente, en dépit de la manipulation voulue par les médias d'outre-mer qui, franchement, ont perdu toute crédibilité auprès du citoyen kabyle. Ce dernier a eu à le vérifier à ses dépens durant les événements de Kabylie. Les chaînes françaises ne canalisent plus l'opinion en raison du traitement qu'elles ont eu à adopter lors des émeutes du Printemps noir 2001. «Le sensationnel ne paye plus», étions-nous tentés de croire. Les citoyens kabyles, du moins pour une partie, refusent de croire aux «racontars», susceptibles de miner la confiance du citoyen et la stabilité du pays. Une prise de conscience du danger d'une volonté de manipulation existe, c'est pourquoi on ne se fie qu'à l'information officielle même si elle est jugée «insuffisante» et «peu convaincante». On relève volontiers le manque de détails et de régularité. La presse écrite est aussi suivie dans ses analyses et ses commentaires. Tout ce qu'on sait est que Bouteflika, hospitalisé depuis le 26 novembre au Val-de-Grâce à Paris, a été opéré d'un ulcère hémorragique et a été soumis par ses médecins à un repos «strict et rigoureux». Mais on ne comprend pas le fait que la présidence de la république, habilitée à informer l'opinion sur l'état de santé du président, «n'ait rendu publics que deux communiqués», s'indigne ce citoyen qui ajoute que «la rareté de l'information officielle ouvre la voie à la rumeur». Mais les rumeurs et les spéculations les plus folles sont là. Alors on spécule par-ci et par là sur les raisons de l'absence du président, l'évolution de sa santé et surtout quand reprendra-t-il sa mission. Il en de même pour le cas de Zerhouni qui est resté silencieux durant toute la campagne officielle pour les partielles que son département organise, mais il aura fallu que ce dernier s'exprime à la radio pour que les choses rentrent dans l'ordre. Mais l'absence prolongée du président, inquiète l'homme de la rue. «L'état de santé du président de la République n'est pas une affaire personnelle, mais une affaire d'Etat qui concerne tous les Algériens», soulignait hier cet étudiant dont les propos dénotent, on ne peut mieux, l'évolution de l'esprit algérien. Le culte du secret autour des personnages aussi important «n'a plus droit de cité», renchérit son camarade. Tous deux demandent aux pouvoirs publics d'être plus précis pour, d'abord rassurer, mais aussi impliquer les simples citoyens pour une vie communautaire en osmose. Loin de s'alarmer, les citoyens de Kabylie exigent plutôt leur droit de savoir tout et régulièrement sur l'état de santé du premier magistrat du pays.