Le nouveau rapport de l'IDE estime qu'Alger est désormais une capitale solvable et sans risque particulier. Le dernier numéro de Risques internationaux, une revue française spécialisée aux «risques pays» vient de publier une nouvelle liste dans laquelle l'Algérie gagne plusieurs points et se place désormais comme un pays au bilan modéré et au faible risque d'insolvabilité. La revue spécialisée, très prisée par les investisseurs privés, aussi bien français qu'européens, au même titre que la Coface, prend en ligne de compte les événements politiques, économiques et sociaux qui ont secoué le pays durant les derniers douze mois. Le risque est considéré également modéré tant sur le court terme que le long terme. Tel est le jugement porté sur l'Algérie pour l'exercice 2006, dans le dernier numéro de Risques internationaux, évaluant les «risques pays» pour l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie, l'Europe de l'Est et l'Amérique latine. Une centaine de nations, communément appelées pays en voie de développement, sont passées à la loupe. Le rapport élaboré prend en compte les indicateurs macroéconomiques, le comportement des opérateurs et les facteurs politiques, sociaux et juridiques. Quant aux risques par pays, ils sont évalués en fonction de trois variables. La première concerne la croissance, le dynamisme et l'ouverture du marché. La seconde porte sur les risques de marché tant macroéconomiques que financiers, tandis que la troisième se projette sur les risques sociaux, politiques, juridiques et géopolitiques. Il ressort de l'étude des données objectives et quantifiables d'où une évaluation rigoureuse. Une étude qui est prise en considération par les opérateurs de l'Hexagone et les analystes industriels et financiers. Les notations allant de 44 à 70 représentent les pays à «faibles risques», de 26 à 44 pour les risques «plus ou moins élevés» et de 0 à 26 les risques «très élevés». Sur le risque à court terme, le Maroc a un classement similaire à celui de ses deux voisins. Une note de 42 pour le Royaume, 41,2 pour l'Algérie et la Tunisie. La meilleure note revient au Singapour avec une note de 56. Les pays représentant un risque élevé en matière d'investissement sont l'Irak (15,6) et le Congo RDC (14,8). Concernant le long terme, le Maroc et la Tunisie sont classés en risque modéré avec des notes de 43 et 41,2. Par contre, l'Algérie est classée en risque élevé avec une note de 32,8. Concernant les trois pays du Maghreb, le court et le long terme signifient que les trois pays sont bons pour le commerce et la prestation et encourageants pour l'investissement. Une situation apparemment satisfaisante pour l'Algérie qui reprend petit à petit sa place de pays attractif et , pour peu que la manne pétrolière continue à générer les milliards et l'embellie sécuritaire à se maintenir, l'Algérie sera facilement à la tête des pays arabes et africains à attirer les capitaux. Les barrières douanières et tarifaires que l'Algérie est en train de faire tomber entre dans cette logique d'attraction, de même que la politique de paix et de réconciliation nationale, qui est en train d'assécher les dernières poches du terrorisme islamiste. La Coface, l'agence d'assurance crédit française, allait déjà en ce sens l'année dernière lors d'une rencontre intitulée: «Algérie 2004, clés pour exporter et investir, environnement des affaires - «éléments de pratique» terrain -, à laquelle ont participé de grosses pointures: en particulier Bnp Paribas, Société Générale, Natexis, Thalès, Alstom et curieusement des filiales françaises de banques allemandes telle la Bayerische Bank. Les participants à cette rencontre informelle s'accordaient à relever d'abord que l'Algérie a retrouvé sa stabilité politique. «Le président Bouteflika a été bien réélu. Le phénomène du terrorisme en Algérie ne constitue plus une préoccupation pour ces entrepreneurs. Il est quasiment résorbé. Même s'il reste des poches du Gspc encore actives.» Au plan économique, les participants avaient unanimement relevé l'amélioration de la situation financière du pays: des réserves en devises, le fort excédent de la balance commerciale, du compte courant. L'environnement législatif est incitatif à l'investissement. Mais ils ont aussi relevé les lenteurs dans la mise en oeuvre des privatisations. Ayant en tête les résistances syndicales et les soubresauts sociaux. Le «risque Algérie» a toujours été déterminé par la situation sécuritaire qui y prévalait, aussi on compte bien que l'année 2006 sera la bonne. Déjà, l'Algérie s'engage dans des processus politiques et économiques irréversibles telle l'OMC, et s'engage au plan politique vers plus de paix et de stabilité, comme peuvent l'indiquer ses engagements avec l'Otan et l'Initiative des «5+5» dans des processus de contrôle et de sécurisation de la Méditerranée. Pour peu que le pays soit épargné par de nouveaux soubresauts politiques, il y a à espérer que l'Algérie gagnera de nouveaux points et rattrapera définitivement les années perdues de la guerre civile qui avaient totalement laminé les potentialités du pays, mis genou à terre.