Les visites de Donald Rumsfeld, d'abord, puis de Jack Straw, ensuite, ont été bénéfiques pour Alger sur plusieurs plans. Coup sur coup, l'Algérie gagne la confiance des Américains et des Britanniques concernant « le risque » qui pourrait toucher leurs ressortissants. En décidant de rouvrir son consulat à Alger et traiter sur place les demandes de visa, la Grande-Bretagne a rétabli le contact rompu brutalement, il y a quelques années lorsqu'elle décida de fermer sa représentation à Alger, suite à des informations de menaces qui auraient pesé sur elle. De son coté, Washington, dans son dernier «Travel Warning» publié dans le dernier bulletin du Département américain, fait de l'Algérie une destination sûre, alors qu'il y a moins d'un an, le même «bulletin de voyage» donnait un avis très circonspect et conseillait aux ressortissants américains désireux de se rendre en Algérie de faire très attention. Les deux visites, de Donald Rumsfeld, d'abord, puis de Jack Straw, ensuite, ont été bénéfiques pour Alger sur plusieurs plans. On constate déjà que, dans la foulée, les escales des navires de guerre de l'Otan, programmées certes, depuis longtemps, reprennent de plus belle, avec la venue cette semaine, de la frégate britannique HMS St-albans et du bâtiment de guerre italien HS Axios faisant partie du groupe naval Snmcmg-2 de l'Otan. Il y a deux mois un numéro de «Risques internationaux», une revue française spécialisée avait publié une liste dans laquelle l'Algérie gagnait plusieurs points et se plaçait, au plan sécuritaire et économique, comme un pays au bilan modéré et au faible risque d'insolvabilité. La revue spécialisée, très prisée par les investisseurs privés, aussi bien français qu'européens, et au capital confiance qui se place au même titre que la Coface, prend en ligne de compte les événements politiques, économiques et sociaux qui ont secoué le pays durant les derniers douze mois. Le risque est considéré également modéré tant sur le court terme que le long terme. Tel est le jugement porté sur l'Algérie pour l'exercice 2006, dans le numéro de décembre 2005 de «Risques internationaux», évaluant les «risques pays» pour l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie, l'Europe de l'Est et l'Amérique latine. Une centaine de nations, communément appelées pays en voie de développement, sont passées à la loupe. Le rapport élaboré prend en compte les indicateurs macroéconomiques, le comportement des opérateurs et les facteurs politiques, sociaux et juridiques. Quant aux risques par pays, ils sont évalués en fonction de trois variables. La première concerne la croissance, le dynamisme et l'ouverture du marché. La deuxième porte sur les risques de marché tant macroéconomiques que financiers, tandis que la troisième se projette sur les risques sociaux, politiques, juridiques et géopolitiques. Il ressort de l'étude des données objectives et quantifiables d'où une évaluation rigoureuse. Une étude qui est prise en considération par les opérateurs de l'Hexagone et les analystes industriels et financiers. Les notations allant de 44 à 70 représentent les pays à «faibles risques», de 26 à 44 pour les risques «plus ou moins élevés» et de 0 à 26 les risques «très élevés». Sur le risque à court terme, le Maroc a un classement similaire à celui de ses deux voisins. Une note de 42 pour le Royaume chérifien, 41,2 pour l'Algérie et la Tunisie. La meilleure note revenait au Singapour avec une note de 56. Les pays représentant un risque élevé en matière d'investissement sont l'Irak (15,6) et le Congo RDC (14,8). Concernant le long terme, le Maroc et la Tunisie ont été classés en risques modérés avec des notes de 43 et 41,2. Par contre, l'Algérie est classée en risques élevés avec une note de 32,8. Concernant les trois pays du Maghreb, le court et le long terme signifient que les trois pays sont bons pour le commerce et la prestation et encourageants pour l'investissement. Une situation apparemment satisfaisante pour l'Algérie qui reprend petit à petit sa place de pays attractif et, pour peu que la manne pétrolière continue à générer les milliards et l'embellie sécuritaire à se maintenir, l'Algérie sera facilement à la tête des pays arabes et africains à attirer les capitaux. Les barrières douanières et tarifaires que l'Algérie est en train de faire tomber entrent dans cette logique d'attraction, de même que la politique de paix et de réconciliation nationale, qui est en train d'assécher les dernières poches du terrorisme islamiste. L'agressivité dont fait preuve aujourd'hui l'Algérie est motivée par une volonté politique de regagner le terrain perdu depuis 1992 et de mettre fin à sa mise au ban des nations dont elle a été gratifiée pendant toute la durée de la guerre civile. Avec notamment 500 terroristes abattus en 2005, la situation sécuritaire est rétablie sur l'ensemble du pays, malgré la persistance d'attaques dans les wilayas limitrophes à l'Algérois et des poussées de violence épisodiques dans les régions à forte concentration Gspc.