Le FFS est arrivé à une «situation dramatique, voire chaotique», a affirmé le désormais ex-premier secrétaire national du parti. Il est arrivé au FFS comme ce voyageur distrait engagé dans les vases d'un chott. Plus il tente de s'extirper, plus il senlise. Depuis le décès de Hocine Ait Ahmed, son chef charismatique, le plus vieux parti d'opposition ne s'en est pas remis. Après Ali Laskri qui a été chahuté et violenté par des militants au siège du parti, à Alger, avant-hier, c'est au tour du premier secrétaire national du parti, Hakim Belahcel, à rendre le tablier. «C'est une décision irrévocable», a affirmé Belahcel dans une lettre rendue publique, hier affirmant que sa démission est un acte de sagesse afin d'«empêcher de ternir davantage la réputation du parti» qui connaît une crise interne. Le désormais ex-premier secrétaire du FFS affirme avoir pris cette décision, «dénuée de toute contrainte ou de pression, afin de préserver l'unité du parti et d'éviter l'irréparable à ses militants». Dans sa lettre, Belahcel rappelle avoir été nommé «dans le cadre de la collégialité et fort de l'appui de trois membres sur cinq qui composent l'instance présidentielle du FFS». Il a relevé que le FFS est arrivé à une «situation dramatique, voire chaotique», exprimant sa conviction que «cette crise interne est engendrée par des considérations souterraines que seul le temps politique dévoilera». «L'embrasement d'hier au siège national (samedi Ndlr) a mis en valeur un marasme politique dont l'origine ne peut nullement être étrangère à la situation politique qui prévaut dans le pays. Chacun assumera ses responsabilités devant l'Histoire et devant le peuple algérien», a-t-il expliqué. Les évènements se sont accélérés depuis samedi dernier, quand le coordinateur de l'instance présidentielle, Ali Laskri, a été violemment expulsé du siège national du parti à Alger, par des militants qui ont investi son bureau. Il s'en est suivi la tenue d'une session extraordinaire du conseil national du parti ainsi que l'installation d'un comité de coordination provisoire. Ce dernier a été chargé de la préparation du congrès national ordinaire du parti. A l'issue des travaux, les membres du conseil national ont appelé à «intensifier les efforts et l'action en associant tous les militants pour l'organisation d'un congrès national inclusif et démocratique», soulignant l'impératif de l'installation de ce comité de coordination provisoire sous la supervision de Mehenna Hadadou». Au cours de cette rencontre, «la confiance a été retirée aux trois membres représentant l'Instance présidentielle du FFS, composée de cinq membres pour «mauvaise gestion et dilapidation des deniers du parti» ainsi que pour «la politique d'exclusion et de marginalisation» et «la gestion unilatérale suivie jusque-là par ces trois membres».