Hier, le même nombre impressionnant a sillonné le grand boulevard de l'université avec des slogans exprimant la détermination du peuple à arracher sa liberté, en chassant tout le système. La ville de Tizi Ouzou a vibré au rythme d'une grande marche, hier, dans l'après-midi. Pour le neuvième vendredi, les rues de la ville des Genêts étaient pleines à craquer de monde. Les marcheurs affluaient, comme au premier vendredi, de toutes les entrées de la ville pour converger vers la place du 20 Avril, devant l'université de Tizi Ouzou. C'est le point de départ de toutes les marches qu'a connues la wilaya depuis le Printemps berbère. Hier donc, le même nombre impressionnant a sillonné le grand boulevard de l'université, avec des slogans exprimant la détermination du peuple à arracher sa liberté en chassant tout le système. La réponse aux dernières décisions du chef d'état-major et au remplacement de Tayeb Belaïz était sans appel. Le niet était sans ambiguïté aucune. «Itnahhaw gaâ!» «Système dégage!» étaient des slogans largement répandus, afin de répondre au pouvoir. «Nous marcherons jusqu'au départ du système et de tous les symboles du système», scandaient aussi les marcheurs pour réaffirmer leur détermination à marcher jusqu'à la victoire finale. Aux environs de 15h, la ville de Tizi Ouzou était pleine de monde. Les premiers carrés des marcheurs sont déjà arrivés à la place de la Bougie et revenaient dans l'autre sens de la marche. Au même moment, la place du 20 Avril accueillait toujours des centaines de marcheurs qui arrivaient. Une marée humaine déferlait sur la ville jusqu'à 17h. Par ailleurs, il était facilement remarqué hier que les gens marchaient pour l'Algérie, mais ils avaient aussi en tête l'anniversaire du Printemps berbère et le souvenir du Printemps noir de 2001. Les slogans le disaient clairement. «Oulach smah oulach. Pouvoir assassin!» étaient des slogans très présents hier pour rappeler que les auteurs des crimes contre 127 jeunes Kabyles assassinés en 2001 n'ont pas encore été jugés. «Printemps berbère, printemps noir et 22 février 2019, même combat pour la liberté», était un slogan scandé par les marcheurs hier. D'autres slogans étaient également largement scandés pour réaffirmer l'attachement des Kabyles à l'unité nationale. Des marées humaines ont marché avec les millions d'Algériens, hier alors qu'habituellement les populations de Kabylie marchent le 20 avril. Enfin, notons que la semaine a été pleine à Tizi Ouzou. De nombreuses corporations et organisations professionnelles ont marché mardi, mercredi et jeudi. Les avocats ont battu le pavé pour une quatrième fois ainsi que les travailleurs de l'administration affiliés au Snapap pour exprimer leur adhésion au mouvement. La semaine a connu également une véritable fronde des élus qui ont refusé collectivement d'organiser l'élection présidentielle du 4 juillet. Une marche des élus a d'ailleurs eu lieu avant-hier dans la ville de Tizi Ouzou. De son côté, l'université Mouloud-Mammeri poursuit son cycle de conférences avec les acteurs de divers univers. Jeudi dernier, ce fut le docteur Saïd Sadi qui a animé une conférence dans un auditorium plein à craquer.