À l'instar des autres régions de la Kabylie, la wilaya de Boumerdès était au rendez-vous des manifestations célébrant Avril 1980. Boumerdès a organisé une marche dominée par les étudiants. Plus de deux cents manifestants, la plupart des étudiants de l'université M'hamed-Bouguera de Boumerdès, ont organisé, hier, une marche pour célébrer le 36e anniversaire du Printemps berbère du 20 Avril 1980. "Démocratie, liberté d'expression, non à l'exclusion et à l'amnésie", criaient à haute voix les manifestants. Après avoir sillonné les principales artères de la ville de Boumerdès, ils se sont arrêtés devant le siège de la cour de justice et devant le siège de la wilaya pour scander, une fois encore, des slogans hostiles au pouvoir. "Non à la répression, pouvoir assassin, oui à l'officialisation effective de tamazight", "Pour un Etat de droit qui garantit les libertés, pour la démocratie", "Le Printemps berbère n'est pas à vendre" sont, entre autres slogans, qui ont rythmé la manifestation tout au long du parcours emprunté par les marcheurs. Les marcheurs affirment qu'ils continueront à revendiquer et à lutter pacifiquement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications à commencer par la reconnaissance officielle de la composante amazighe et l'officialisation de la langue amazighe dans son univers naturel. Les manifestants demandent également la création de nouveaux départements de lettres et culture berbères à travers toutes les facultés nationales, en soulignant que "personne ne peut entraver l'histoire qui s'accélère de plus en plus pour rendre à notre culture amazighe millénaire et ancestrale, ce qui lui revient de droit", affirme un membre de l'association Cirta. M. T.