Au moins 10 militaires maliens ont été tués hier, dans une attaque terroriste contre un camp de l'armée dans la localité de Guiré (centre), proche de la frontière avec la Mauritanie, a-t-on indiqué de sources militaire et sécuritaire maliennes. «Il y a au moins dix militaires tués, les terroristes sont venus de la forêt du Wagadou», a déclaré la source de sécurité citée par les médias. «Il y a des morts et des dégâts», a indiqué pour sa part une source militaire malienne. «Ils étaient à moto et à bord de véhicules pick-up. Ils ont attaqué le camp, des véhicules ont été brûlés, d'autres emportés», selon la même source. Les Forces armées maliennes (FAMa) ont confirmé l'attaque sur Twitter: «Les FAM ont été attaquées, aux environs de 5 heures à Guiré, dans le secteur de Nara. Des renforts y ont été dépêchés. Les évaluations sont en cours». Selon une source militaire, des renforts ont été dépêchés de Nara, à 370 km au nord de Bamako et 105 km de Guiré. Par ailleurs, un Casque bleu égyptien a été tué et quatre membres de son unité blessés samedi par l'explosion d'une mine au passage de leur convoi dans le centre du Mali, selon l'ONU. L'attaque s'est déroulée dans la matinée sur l'axe Douentza-Boni, proche de la frontière avec le Burkina-Faso. Elle est intervenue au moment où le président Ibrahim Boubacar Keïta poursuit ses consultations pour désigner un nouveau Premier ministre, deux jours après la démission du gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga. Le Premier ministre a jeté l'éponge moins d'un mois après la tuerie de quelque 160 civils peuls dans le centre du pays et une série de manifestations contre la gestion de l'Etat. Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné l'attaque.. «Les forces de la (mission de paix) Minusma ont répondu, tuant un assaillant et en arrêtant huit autres», a précisé le chef de l'ONU. Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, avait condamné dans un communiqué une «attaque lâche». «Cette attaque montre une fois de plus que l'action de la Minusma met en déroute les terroristes qui cherchent à tout prix à faire dérailler le processus de paix au Mali», a-t-il estimé, assurant qu'ils «devront répondre de leurs actes». Dans son communiqué, Antonio Guterres «appelle les autorités maliennes à agir rapidement pour identifier les auteurs de cette attaque et les traduire en justice». La Minusma est la mission la plus coûteuse en vies humaines des opérations actuelles de maintien de la paix de l'ONU, avec plus de 190 morts depuis son déploiement en 2013, dont plus de 120 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des Casques bleus tués dans le monde depuis cinq ans. La pose d'engins explosifs improvisés, en particulier le long des principaux axes de communication, constitue une «grave menace pour la sécurité», soulignait dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali, daté du 26 mars, Antonio Guterres. «Dans le centre du pays, la fréquence des attaques liées à ces engins a plus que triplé, passant de 29 en 2017 à 97 en 2018», selon le rapport. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale.