AU 11ème vendredi de protestation contre le système, Bensalah et Bédoui sont toujours là. A Constantine comme partout dans les villes du pays, la population est sortie encore une fois pour demander leur départ. La mobilisation continue avec autant d'élan et de détermination. Non aux anciens visages. Sous le slogan «le peuple est uni pour une nouvelle Algérie», les manifestants étaient par milliers en ce vendredi à insister sur le départ des deux derniers B, mais demandent également «une justice juste et impartiale». Le slogan célèbre «Jeich chaâb khawa khawa», n'a pas manqué de résonner. Sur des affiches on pouvait lire «on restera dans la rue tant que vous êtes là», ou encore «ayez pitié de votre dignité». On lisait aussi «on n'est pas sorti pour défendre une personne et ses intérêts, mais pour l'Algérie et un changement radical». Ceci est un message à ceux qui souhaitent écarter l'armée définitivement de ce qui se passe dans le pays. La marche de ce 11ème vendredi ne connaîtra pas le même nombre que d'habitude. Le froid a peut-être découragé les manifestants. Mais elle s'est également distinguée par l'apparition d'un groupe d'individus «des militants du FLN» nous confient des sources sur les lieux qui ont bloqué la marche au niveau du centre culturel Mohamed Al Aïd Al Khalifa. Ces derniers s'en sont pris à des manifestants qui brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «presse libre et indépendante». Ces invités de dernière minute prétextaient que «ce ne sont pas les revendications du peuple, mais des revendications personnelles». Ils ont demandé clairement aux manifestants de rentrer chez eux. Le but était clair «casser le mouvement». Mais malgré ça les manifestants ont poursuivi leur marche. Ils refusent la prochaine élection avec les mêmes visages du système contre qui ils sont sortis dans la rue depuis le 22 février. Les manifestants ont également lancé des messages au général de corps l'armée, chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale pour l'application des articles 7 et 8. Sur d'autres affiches, les manifestants demandent le départ de Bensalah et Bedoui, mais aussi d'appeler Saïd Bouteflika devant la justice. Ils réclament aussi d'appeler en justice, Sellal, Sidi Saïd et d'autres personnes du système à l'image de Ghoul et Louh. En un mot, Constantine n'a pas changé de slogans, mais en a rajouté d'autres. Etant consciente des enjeux, la population maintient comme première revendication le départ de tous ceux qui ont servi sous le règne de l'ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika.