Pour déraciner totalement le système retenu à l'actif du règne du désormais ex-chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, les Annabis se sont montrés intran- sigeants sur le départ de Bensalah, Belaïz et Bedoui. Pour ce premier vendredi de la mobilisation, après la démission du chef de l'Etat, les Annabis ont claironné et clamé fort «Djeich Chaâb khawa khawa», un slogan de plus en plus répété à Annaba, en signe de reconnaissane... La fin de la prière du vendredi est devenue le mot d'ordre, pour les milliers de manifestants à Annaba. Comme à chaque fois, c'est l'habituelle affluence des Annabis sur la place du 1er Novembre. L'immense foule a brandi comme à l'accoutumée, des banderoles et pancartes réclamant le changement radical. Ce dernier ne peut être réalisé avec la présence des hommes du système. D'une résonance, d'enfants de choeur, les manifestants ont, par groupes organisé, chanté leurs revendications. Les uns ont exigé, portraits en main, le départ des «3B», Bensalah, et Belaïz, à leur tête le Premier ministre Noureddine Bedoui. Les autres ont clamé «justice», à travers des pancartes sur lesquelles ont pouvait voir les photos de Ali Haddad, Ouyahia et Saïd Bouteflika. Ces derniers qualifiés de mafieux et pilleurs du pays. Entre les uns et les autres, il y a ceux qui ont demandé de capituler avec le système «bouteflikiste». «Nous avons achevé le chapitre Bouteflika, c'est au tour de ses résidus. Lazem irouhou gaâ», a lancé un groupe de citoyens. «Labled bledna we ndirou rayna» Plusieurs autres slogans étaient scandés: «FLN dégage!» et «Chaâb yourid tetnahaw gaâ» Il faut dire qu'en ce premier vendredi, sans Bouteflika, les Annabis ont radicalisé leur mouvement. En effet, avec une connotation de plus d'assurance et de confiance, les manifestants se sont montrés plus déterminés que jamais. «Nous sommes en position de force, nous avons l'armée à nos côtés, elle nous soutient, ces mafieux n'ont plus qu'à démissionner sinon...», ont crié des jeunes. «Kharejnahoum mel bab habou yarjaou men ettaka», a lancé une jeune dame. «On s'est débarrassé de Bouteflika, voilà que les sbires de son cercle, veulent revenir au nom de la Constitution», a rétorqué une femme.