Pour ce vendredi, il n'était plus question de messages voilés, discrets ou indirects, l'heure était à la confrontation avec celui que les manifestants rejettent à présent «nous ne sommes pas dupes Gaïd Salah». Pour les manifestants, les discours de ce dernier ne répondent toujours pas aux revendications citoyennes qui exigent le départ de tous, mais aussi et surtout le jugement des têtes pensantes de la corruption. Hier, le démarrage de la marche était tardif contrairement aux précédents vendredis, ce n'est qu'aux environs de 14 h30 que les marcheurs, par groupes distincts se sont mis à arpenter les rues de la ville, chacun portant ses affiches contenant ses slogans. Beaucoup faisaient références aux dernières affaires traitées par la justice qui a enclenché plusieurs dossiers dits de corruption impliquant des hommes d'affaires. Des mesures qui ne convainquent pas les citoyens oranais qui considèrent que la justice est aux ordres. Ainsi, l'on pouvait lire sur l'une des affiches « La vraie justice doit commencer par juger Saïd, Abdelaziz et Nacer Bouteflika et leurs satellites de la présidence». Ou encore de dénoncer «Non à une justice sélective, de spectacle et téléguidée ». Beaucoup diront ne pas croire que la justice est indépendante tant que les acteurs du système corrompu demeurent en place à leur tête Abdelkader Bensalah, que les manifestants appellent à partir mais pas seulement. « Bensalah, tôt ou tard, finira par partir et prendre avec lui Gaïd » pouvait-on lire sur plusieurs affiches. Des paroles scandées tout au long de la marche, où les manifestants appelaient clairement Gaïd Salah dont ils qualifient ses discours d'ambigus à partir au même titre que tous les « hommes » de l'ex-président. Les manifestants se disent déterminés à maintenir la pression sous différentes formes de contestations toujours pacifiques jusqu'à l'éradication du système rentier. L'on pouvait lire «Pas d'Algérie libre et démocratique sans rupture avec le système rentier, corrompu, despotique et l'islam politique ». Déterminés également à ne pas prendre part à l'élection présidentielle «Pas de vote avant le changement », pouvait-on lire et entendre hier durant la marche. Amel Bentolba