Il y a une volonté délibérée d'aller au pourrissement Les élèves ont des droits qu'aucun syndicat, quelle que soit sa force, n'a le droit de violer. Le bras de fer engagé entre la direction de l'éducation et le Cnapeste, à Bouira, prend des proportions alarmantes. Chaque partie rejette la responsabilité sur son vis-à-vis, mais en réalité, les élèves et leurs parents sont les seuls vrais perdants dans ce conflit. Pour rappel, le Cnapeste de Bouira avait appelé à la rétention des notes du second trimestre. Quelques professeurs, dans quelques établissements, ont répondu favorablement à cette action. Le mouvement n'a pas été unanime et dans un même établissement il y a des professeurs qui ont refusé de remettre les notes quand leurs collègues ont rempli normalement leurs bulletins. «C'est de la discrimination, les élèves ne sont pas considérés de la même manière», s'indigne un parent du CEM Rahim Ali de Bezzit. Demain, les parents des élèves de cet établissement prévoient de se déplacer sur les lieux, de fermer l'établissement et d'empêcher les enseignants d'entrer au CEM. «Nous avons tenté d'engager des pourparlers avec les enseignants, pour dénouer la situation et permettre une scolarité normale à nos enfants, mais il y a une volonté délibérée des enseignants d'aller au pourrissement», nous confie un parent. Un appel aux parents d'autres établissements ayant connu ce problème de non remise des notes, a été lancé pour une même action: fermer l'établissement et empêcher les enseignants d'y accéder. De son côté, la direction de l'éducation observe le silence, en disant appliquer la loi en vigueur contre toute personne fautive sans distinction. Le bras de fer Cnapeste-directeur de l'éducation a pris de l'ampleur depuis le renouvellement du bureau de wilaya du syndicat. L'élection a permis l'émergence d'un nouveau bureau majoritairement composé de délégués de la région est de la wilaya, des militants proches, par leurs idées, du RCD et du FFS. La décision de sanctionner trois enseignantes relève selon la direction de l'éducation, des attributions d'une commission ministérielle. La suspension de la prime de rendement de certains enseignants n'est qu'une application stricte des textes de loi. «Nous nous sommes astreints à ces textes, ni plus ni moins», se défend le porte-parole de la direction. Du côté du syndicat, on exige le départ du directeur au motif qu'il fait la pluie et le beau temps à Bouira. La conjoncture actuelle du pays et l'émergence du Hirak n'est pas une raison pour régler des comptes. Les élèves ont des droits qu'aucun syndicat, quelle que soit sa force, n'a le droit de violer. «Continuer à refuser de remettre les notes aux élèves est un acte de vandalisme sans égal, dans l'éducation nationale. Ces syndicats, qui font de la politique en se cachant derrière les droits de leurs adhérents, doivent revenir à la raison. Ils ont participé aux marches pour un état de droit. Qu'ils commencent eux, à respecter la loi», nous demande d'écrire un parent d'élève du lycée Mohamed Seddik Benyahia de Bouira.