Après deux semaines, la grève s'achemine vers un pourrissement... La grève qui paralyse partiellement le secteur de l'éducation commence à inquiéter sérieusement les parents et les élèves candidats au baccalauréat surtout que le gros du débrayage concerne les lycées. Le ministère, comme à son accoutumée continue à faire la sourde oreille en prétextant que la grève est illégitime et en recourant à la menace des ponctions. Les revendications sont dans leur grande majorité légitimes et c'est le même ministère qui le reconnaît à chaque circonstance. La question qui reste posée est celle de savoir si les deux parties pensent sincèrement au devenir des apprenants. «Ils (les élèves) sont le dernier souci des parties en conflit» pense un parent. L'heure n'est pas à celle de savoir qui a tort et qui a raison, mais il est grand temps de penser à l'avenir des enfants. Dans moins d'une semaine, les élèves partiront en vacances pour une semaine. Certains n'ont, à ce jour pas mis les pieds dans un établissement. Les syndicats de leur côté doivent apaiser la tension et changer la forme des revendications en optant pour d'autres actions qui n'hypothèquent pas les chances des apprenants. Le fait que de nombreux enseignants grévistes assurent des cours payants discrédite totalement leurs auteurs. En effet et ce n'est un secret pour personne, les cours payants sont rentrés dans les moeurs et habitudes avec la bénédiction des parents qui encouragent cette pratique. «Puisqu'ils sont en grève, ils ne doivent pas travailler dehors» commente un parent. Le ministère qui demeure le garant de l'équité et du droit de tous les élèves à un même apprentissage se doit d'assumer ses responsabilités en mettant en place les meilleures conditions de travail dans les enceintes publiques. Pour revenir à la situation locale, l'ensemble des établissements du secondaire ont renvoyé les élèves alors que la grève a été très légèrement suivie au palier moyen quand le primaire a repris totalement. Comparativement au premier jour, le taux de participation s'est considérablement réduit. La raison, pour les plus initiés reste le retrait des autres syndicats qui avaient aux côtés du Cnapest lancé le mot d'ordre. Le puissant syndicat du secondaire et sa ramification au moyen continuent à bouder le travail «pour montrer qu'on n'a pas peur des menaces du ministre» nous confiera un délégué du bureau de wilaya de Bouira. Même si les revendications restent nationales, Bouira se caractérise par le bras de fer qui oppose le directeur de l'éducation au bureau de wilaya du Cnapest. Les deux parties sont convoquées devant le juge après un premier report le 23 de ce mois. L'affaire du membre du bureau national du Cnapest reste un fond d'écran à une crise qui perturbe le secteur. L'affaire reprise hier par une chaîne privée de télévision prend des proportions qui en disent long sur les intentions. Du côté de l'administration, le concerné a puisé les voix de recours et est révoqué du corps suite à une enquête et une traduction devant le conseil de discipline. «Cet entêtement des parties en opposition dénote d'une volonté délibérée de passer outre l'intérêt des élèves pour régler des conflits de personne. «Ni la direction de l'éducation ni le syndicat n'ont le droit de prendre nos enfants en otage pour imposer leurs lois respectives» nous dira un parent du lycée Mira. En attendant le dénouement, les élèves continueront à se parquer devant les entrées des lycées, quotidiennement.