Le président de l'APN qui a présidé cette activité s'est retrouvé dans une salle presque vide, face à une assistance composée en majorité des cadres de l'administration. OEil pour oeil. L'histoire se répète en un temps très court. Le président de l'Assemblée populaire nationale, Mouad Bouchareb, se retrouve, à son tour, marginalisé par les députés de sa propre formation politique. Les élus du FLN à l'APN ont créé la surprise en boycottant la journée parlementaire consacrée, hier, à la commémoration des massacres du 8 Mai 1945. Le président de l'APN qui a présidé cette activité s'est retrouvé dans une salle presque vide, face à une assistance composée en majorité des cadres de l'administration. Les députés étaient, quant à eux, aux abonnés absents. Un fait qui a interpellé plus d'un. Sur place, tout le monde se demandait où étaient, passés les élus du FLN qui avaient l'habitude par le passé d'assister en force. Pourquoi ce boycott? Les députés avancent comme seul argument l'appel lancé par le mouvement populaire qui réclame le départ des trois B, y compris le président de l'APN. «Nous voulons à travers notre action rejoindre l'appel du mouvement populaire qui signe et persiste sur le départ, entre autres, du président de l'APN», affirme un député sous couvert de l'anonymat. L'appel lancé par le porte-parole du Front de la justice et du développement, Lakhdar Benkhelaf, qui a plaidé le boycott de toute activité, a eu un écho favorable au sein du groupe parlementaire du FLN. Or, cette histoire de soutien au mouvement populaire n'est qu'un alibi pour le FLN. Selon des sources, le nouveau secrétaire général du FLN aurait instruit ses élus de ne pas prendre part à cette activité pour montrer au président de l'APN qu'il est indésirable. «Il y a des manoeuvres pour faire barrage à toute activité parlementaire organisée par la direction actuelle présidée par Mouad Bouchareb pour tout simplement le pousser à la démission», affirme un ancien routier de la maison FLN. Notre source rappelle que le courant entre le secrétaire général et le président de l'APN ne passe plus depuis longtemps, ce qui explique cette nouvelle contestation au sein du groupe parlementaire du FLN. Autrement dit, les députés n'obéissent plus au président de l'APN et ancien coordinateur du parti, mais ils s'alignent du côté du nouveau patron du parti. Les militants du FLN sont assez connus pour le retournement de veste et les complots montés à chaque fois contre un des leurs. «Le secrétaire général aurait demandé au président Bouhadja de relancer sa requête en justice contre Mouad Bouchareb qui lui a confisqué illégalement sa place à la tête de l'APN», selon notre source. Pour les anciens militants, l'histoire se résume à des règlements de comptes entre les deux responsables dont l'un est proche de l'ancien secrétaire général Amar Saâdani et l'autre, à savoir Mouad Bouchareb, est connu pour être un des hommes de Abdelaziz Belkhadem. Il n'y a pas que ça, la session consacrée aux questions orales programmée pour aujourd'hui était également au centre des préoccupations. Jusqu'à hier après- midi, le flou entourait cette activité. Sera-t-elle maintenue ou reportée comme autrefois? s'interrogeaient les députés et les journalistes. Or, sur demande du gouvernement, il a été décidé de maintenir cette activité. Sauf que le gouvernement n'a pas fourni la liste des ministres qui se rendront ce matin à l'APN.