La couverture en gaz de ville est de loin inférieure à la moyenne nationale. Comprise entre les monts du Djurdjura, de Dirah et de Zbarbar, la wilaya de Bouira est réputée pour son climat rude. L'hiver, l'ensemble de la wilaya reçoit des couches importantes de neige et l'été, la canicule sévit. Ce climat extrême fait que les citoyens en période de froid utilisent le gaz butane surtout que la couverture en gaz de ville est de loin inférieure à la moyenne nationale. 24,75% des habitants bénéficient de ce confort. Dans les hameaux enclavés, les gens continuent à se débrouiller avec les moyens du bord. Ainsi, dans la majorité des foyers de la région est les habitants recourent au bois et au rejet des huileries. Là, ce sont les services des forêts qui, avec une réglementation draconienne, pénalisent la coupe en milieu forestier. Dans les sites pourvus de routes et englobés dans le réseau de distribution en bouteilles de gaz, le problème concerne la disponibilité du produit. L'hiver dernier, dans certaines contrées isolées, suite aux importantes chutes de neige, la bouteille de butane a battu tous les records quand elle a coûté plus de 600 DA. En prévision de la période qui risque d'être similaire à la précédente, les services en charge tentent de mettre en place un dispositif à même de satisfaire la demande. Le centre de la wilaya travaille à un rythme accéléré et de nombreux espaces ont été réquisitionnés pour le stockage. A ces prévisions, la riposte vient parfois des citoyens eux-mêmes qui ont cette fâcheuse habitude de prendre les devants en se dotant d'une réserve ce qui engendre un déficit dans la demande. Le manque a ensuite des répercussions sur le prix qui obéit à la règle de la spéculation, d'où l'augmentation du prix d'achat qui défie la chronique. Les sans scrupules profitant de la détresse des citoyens proposent la bouteille à 400, voire 450 DA. Certaines APC comme celle d'Aïn Lahdjar pour ne citer que cet exemple, avaient pris les devants l'année passée en prévoyant une aire de stockage et la vente sur place au prix officiel. Selon le P/APC, l'opération sera renouvelée si la situation l'exige. Pour la DMI qui précise que les quantités mises quotidiennement sur le marché sont de loin suffisantes, l'unique moyen de mettre un terme à la spéculation reste le branchement en gaz naturel. A ce sujet, il est opportun de rappeler que plusieurs communes sont prévues dans le programme retenu pour la wilaya de Bouira. La priorité reste les extensions qui sont en cours de réalisation. Le ministère a retenu pour l'exercice prochain deux communes sur 12 proposées. Lors de sa dernière visite, le ministre de l'Energie et des Mines avait promis de revoir ce dossier. En attendant, les citoyens des régions éparses et enclavées continueront à se démener pour acquérir une bouteille que beaucoup trouvent de mauvaise qualité et qui ne tient pas longtemps.