L'Iran a officiellement suspendu, hier, l'exécution d'une partie de ses obligations au titre de l'accord nucléaire de 2015 appelé «Plan d'action global commun (JCPOA)», ont rapporté des médias locaux, citant un représentant de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique. L'Iran a mis fin à la mise en úuvre de certains de ses engagements dans le cadre de l'accord sur le nucléaire, a indiqué l'agence de presse iranienne IRNA, précisant que la décision a été prise lors d'une réunion du Conseil suprême de sécurité nationale iranien. Selon la même source, les autorités iraniennes sont disposées à informer l'opinion publique des démarches entreprises dans les prochains jours dans ce cadre, en fournissant notamment l'accès aux représentants des médias sur les sites nucléaires d'Arak et de Natanz. Téhéran avait précédemment averti les pays signataires de l'accord de 2015 qu'elle comptait reprendre les travaux sur l'enrichissement d'uranium et arrêter la mise à jour du réacteur à eau lourde d'Arak si les pays engagés dans ce texte ne remplissaient pas leurs obligations dans un délai de 60 jours. Le 8 mai dernier le président iranien, Hassan Rohani, a annoncé la suspension de l'exécution des obligations de l'Iran au titre de deux articles du JCPOA relatifs notamment à l'enrichissement d'uranium. Téhéran avait demandé aux participants européens de respecter les termes de l'accord concernant la protection des intérêts de l'Iran, en particulier pour les questions relatives au secteur bancaire et au commerce du pétrole. Le JCPOA avait été signé en 2015 par l'Iran, d'une part, et par les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et de l'Allemagne, d'autre part. Cependant, le 8 mai 2018, les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de l'accord qui stipulait la reconstruction d'un réacteur à Arak pour la recherche nucléaire à des fins pacifiques et l'observation des limites de l'enrichissement d'uranium. En échange de quoi, les sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies et les mesures restrictives unilatérales lancées par les Etats-Unis et l'UE devaient être levées, permettant à Téhéran de reprendre sa place économique au sein de la communauté internationale. Une place que l'administration Trump a décidé dès 2017 de circonscrire en soumettant Téhéran à une panoplie de sanctions, les unes rétablies et d'autres nouvellement instituées, afin d'étrangler l'économie iranienne et mettre ainsi le pays à genoux, conformément aux voeux du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.