Les débats dans l'université de Tizi Ouzou ont fait école Selon les premières informations, des «étudiants» connus, dont certains sont à la solde du FLN, disséminés dans l'amphithéâtre, ont annoncé par une prise de parole qui a duré un quart d'heure, leur détermination à empêcher à tout prix la conférence. Les animateurs du printemps berbère d'avril 1980 viennent d'initier et de signer une pétition suite à l'empêchement, par la force, d'une conférence que devait animer Mouloud Lounaouci à l'auditorium de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou le 7 mai dernier. Parmi les signataires de ladite pétition, on retrouve Saïd Sadi, ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, ainsi que des détenus des années 80 comme Arezki Abboute, Mohand Nait Abdellah, Saïd Doumane, etc. Les concernés rappellent ainsi que mardi 7 mai, le docteur Mouloud Lounaouci, «un des disciples de l'illustre écrivain Mouloud Mammeri et M. Arezki Kecili ont été invités par la coordination locale des étudiants (CLE) pour animer une rencontre-débat dans la même enceinte sur le thème ''D'avril 80 à février 2019''. Selon les premières informations, des «étudiants» connus, dont certains sont à la solde du FLN, disséminés dans l'amphithéâtre, ont annoncé par une prise de parole, qui a duré un quart d'heure leur détermination à empêcher à tout prix la conférence. Devant le refus d'abdiquer opposé par les organisateurs, ils ont provoqué une bagarre et lancé une bombe lacrymogène sur l'orateur pour l'empêcher de s'exprimer». Les signataires de la pétition soulignent qu'à cause de la violence de l'agression, de sa conjoncture, du lieu où elle a été perpétrée, comme de l'identité des personnes ciblées, «celle-ci se présente comme l'un des actes qui ont le plus gravement attenté à la dignité et la crédibilité de la communauté universitaire et au combat pour les libertés démocratiques qu'elle a initiées et défendues à l'époque des années de plomb». les pétitionnaires avertissent en outre: «Nous ne devons pas et ne pouvons pas laisser passer cette forfaiture. Les débats dans l'université de Tizi Ouzou ont fait école. Ils constituent une tradition pour laquelle ont été consentis les plus grands sacrifices. Ce capital intellectuel et démocratique doit impérativement être préservé et développé.» Ils déclarent par ailleurs témoigner leur solidarité la plus active au docteur Lounaouci et M. Kecili et aux étudiants qui honorent les traditions de lutte de leur institution. «Nous attendons et exigeons de la direction de l'université qu'elle condamne ces actes indignes d'une enceinte universitaire et poursuive devant la justice les nervis et leurs commanditaires afin de protéger les franchises universitaires pour lesquelles la génération d'avril 80, dont le docteur Lounaouci et M. Kecili sont des acteurs éminents, ont payé leur tribut», concluent les signataires de la pétition en question. Il y a lieu de souligner que Ahmed Tessa, recteur de l'université de Tizi Ouzou, n'a pas tardé à réagir, hier, en rendant publique une déclaration. Le recteur de l'université Mouloud Mammeri a déploré et dénoncé avec la plus grande vigueur les deux actes de violence qui ont eu lieu ces derniers temps dans l'enceinte universitaire dont l'empêchement de la conférence de Mouloud Lounaouci ainsi que l'agression d'un étudiant à l'arme blanche. Ahmed Tessa a condamné avec la plus grande fermeté ces actes de violence. Le même responsable a révélé qu'il a engagé la procédure réglementaire pour que ce genre d'incidents graves ne se reproduisent plus dans l'université de Tizi Ouzou. Ahmed Tessa a, en outre, appelé à un maximum de vigilance pour parer à toute éventuelle tentative de mettre de l'huile sur le feu.