En football, les années passent et se ressemblent à travers cette violence récurrente dans les stades, qui est devenue une façon de s'exprimer du supporter. Les autorités algériennes ont décidé de miser sur les technologies modernes pour contrecarrer le phénomène de la violence dans les stades qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Le gouvernement, qui s'est réuni mercredi sous la présidence du Premier ministre, Noureddine Bedoui, a examiné les moyens de lutter contre la violence dans les stades. Deux exposés sur les mesures à prendre ont été présentés par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui et son homologue de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Salaheddine Dahmoune, selon un communiqué des services du Premier ministre. Bedoui a donné, à cette occasion, des orientations pour le début progressif de la mise en oeuvre des mesures proposées par les deux ministres, dans le cadre d'une stratégie et sous le contrôle et l'évaluation périodiques d'une instance nationale chargée de la lutte contre la violence dans les stades avec l'implication de tous les acteurs, y compris la FAF, les ligues, clubs, associations sportives, médias et autres. «En vue de lutter contre ce phénomène, il est impératif de recourir à l'utilisation des technologies modernes, notamment par la mise en service d'une base de données des personnes interdites d'entrée aux stades et l'équipement de ces derniers en caméras de surveillance, et ce à l'instar des autres pays, afin de faciliter aux services de sécurité la maîtrise de la situation durant les matchs et les manifestations sportives», ajoute la même source. La vidéosurveillance dans les stades est citée dans l'arrêté du 1er juillet 2010 portant sur le cahier des charges du professionnalisme qui fixe l'organigramme des clubs professionnels. Selon Réda Abdouche, membre de la commission de suivi du Symposium sur le renouveau du football algérien, organisé par la FAF les 11 et 12 décembre 2017, «aucun club des deux paliers professionnels n'a appliqué entièrement cet organigramme qui prévoit, notamment un responsable de la sécurité et un responsable des médias, ainsi que la vidéosurveillance dans les stades». En football, les années passent et se ressemblent à travers cette violence récurrente dans les stades qui est devenue une façon de s'exprimer du supporter lequel ne trouve plus d'autres moyens de prouver qu'il est partie prenante de l'évènement que par ces actes dépassant le cadre purement sportif. Après une relative accalmie, 2018 a été marquée par le retour de ce fléau au premier plan dans les stades de football, avec 53 cas de violence enregistrés sur le territoire national (385 personnes blessées dont 105 policiers et 66 véhicules endommagés dont 53 appartenant aux services de l'ordre), selon des chiffres de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) arrêtés au 17 novembre dernier. Pour la saison 2018-2019, trois matchs de Ligue 1 sortent du lot au vu de la gravité des actes de violence les ayant émaillés dans et en dehors des stades. Il s'agit, par ordre chronologique, du CA Bordj Bou Arréridj - MC Alger, MC Alger - USM Bel Abbès et USM Alger - CS Constantine, avec des dégâts matériels et des blessés du côté des supporters et des policiers et même des agressions contre des joueurs. Le phénomène de la violence dans les enceintes sportives ne touche pas seulement le football, puisque les autres disciplines collectives ne sont pas épargnées, notamment le basket-ball. Le dernier épisode en date remonte à pas plus tard que samedi dernier, quand le commissaire au match Khaled Madi a décidé d'arrêter la demi-finale du championnat d'Algérie opposant le WO Boufarik au NB Staouéli, à 17 secondes du coup de sifflet final, suite à des jets de projectiles des gradins, mettant en danger les joueurs sur le terrain.