Les militants et sympathisants espèrent en sa libération Le comité national de soutien à la libération de Louisa Hanoune prévoit d'organiser demain un sit-in devant le tribunal militaire de Blida au moment où se déroulera son audience. Le rassemblement auquel a fait appel, hier, le Parti des travailleurs au niveau de la Grande Poste pour réclamer la libération de sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, a été empêché. Les forces de l'ordre qui avaient, dès le départ, annoncé la couleur, n'ont pas toléré cette action qui se voulait pourtant pacifique. Bien avant 11 h, les forces de l' ordre ont investi les lieux empêchant les militants de rejoindre les escaliers de la Grande Poste, un lieu devenu depuis le 22 février dernier un symbole de la révolution populaire. Malgré la détermination des militants à maintenir leur rassemblement, les forces antiémeute ont fini par chasser la foule une demi-heure après. Des heurts ont failli éclater entre les militants et les sympathisants de Louisa Hanoune et les forces de l'ordre. Fort heureusement, les militants n'ont pas fait dans la provocation. «C'est très grave ce qui se passe aujourd'hui, des forces de l'«ordre qui encerclent des militants venus demander pacifiquement la libération d'un détenu politique» déplore Ramdane Youcef Taâzibt. Le comité national de soutien à la libération de Louisa Hanoune a vu la présence de plusieurs sympathisants et des citoyens à l'instar des militants du parti. Les manifestants ont réclamé la libération immédiate de la secrétaire générale Louisa Hanoune. «La place de Louisa Hanoune n'est pas en prison mais avec le mouvement populaire», a soutenu Taâzibt qui a appelé à l'incarcération des voleurs et des pilleurs des richesses du pays et non pas les militants. «Ceux qui suivent l'actualité politique savent que Louisa Hanoune a été emprisonnée de manière arbitraire et c'est une injustice pure et simple suite à ses déclarations politiques», a-t-il tenu à expliquer devant l'assistance. Nadia Chouitem militante du PT regrette pour sa part l'attitude des forces de l'ordre. «C'est la répression qui se met en route», a-t-elle affirmé. «Le militantisme est devenu un crime», s'insurge de son côté une sympathisante et membre du comité de soutien. Maître Salah Debouz a jugé injuste l'incarcération de Louisa Hanoune. «L'article 123 du Code de procédures pénales prévoit que les prévenus doivent être libres même pendant leur période d'instruction et l'article 123 bis donne des exceptions quand il y a des faits graves et pas des accusations graves ce qui n'est pas le cas de Louisa Hanoune», a-t-il clarifié en guise de lever toute ambiguïté. Selon lui, «il y a une exagération de la détention provisoire qui avoisine ou dépasse 50% des détenus en Algérie ce qui est très grave et signifie qu'il y a un abus». Par ailleurs, le comité de soutien pour la libération de Louisa Hanoune connaît une large adhésion des militants et des citoyens ainsi que des personnalités politiques. «Nous remercions tous les partis, associations et personnalités politique ainsi que les citoyens qui ont soutenu notre cause», a affirmé Taâzibt qui précise que des comités de soutien ont été créés au niveau des quarante-huit wilayas du pays. L'élan de solidarité avec Louisa Hanoune a dépassé les frontières. Des actions de soutien et des pétitions ont été signées même par de nombreuses personnalités politiques en Europe et en Amérique latine. Selon Taâzibt, un millier de personnalités politiques de tous bords ont manifesté leur solidarité et ont appelé à la libération de la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Les militants et sympathisants espèrent en la libération de Louisa Hanoune ce lundi. En cas de poursuite de sa détention, le comité de soutien compte multiplier ses actions à travers le pays pour exiger sa libération. Le comité prévoit même de tenir un sit-in demain devant le tribunal militaire de Blida au moment où se déroulera l'audience.