Magic veut aller le plus loin possible dans sa nouvelle carrière Sacré champion du Qatar avec les U23 d'Al Duhaïl, Madjid Bougherra réussit bien ses débuts en tant qu'entraîneur, deux ans après avoir décidé de mettre un terme à sa carrière de joueur. Ancien défenseur, il préconise plus l'aspect offensif dans son actuel travail que le défensif, en témoignent les 96 buts inscrits par les siens cette saison. Dans une interview accordée à Radio Jow, il affirme que sa vie actuelle de technicien ne diffère pas de celle du joueur, étant donné qu'il garde toujours cette estime des Algériens, pour services rendus au football local. «C'est une grande chance de se faire aimer et voir tous les Algériens, heureux de ce qu'on a fait», a-t-il dit, lui qui a estimé que le soulèvement populaire des Algériens dans ce qui est appelé «Hirak» le rend fier d'être algérien. À propos de son nouveau métier d'entraîneur, Bougherra dira: «Entraîneur, c'est une chose que je voulais faire, mais sur le tard, sur la fin de ma carrière. Au début, je ne pensais pas, c'est en parlant avec Belmadi que cette idée m'a traversé l'esprit. Je peux dire que c'est mon mentor. Pour entraîner la sélection, il faut la mériter. J'essaye de grandir en club avant de penser à cela. Joueur et entraîneur, c'est deux mondes différents. Car un joueur est toujours égoïste, mais être entraîneur, il faut penser groupe, c'est plus stressant», dit-il encore. Commentant son expérience au Qatar, «Magic» dira que sur le plan des infrastructures, ce pays a avancé d'une manière spectaculaire. «Le Qatar a tout compris dans le sport en exploitant un maximum de ressources pour créer et surtout bâtir des sélections capables d'aller chercher des titres», a-t-il dit. Et d'ajouter: «Dans le championnat algérien, les joueurs ont des qualités supérieures sur le plan technique, mais au Qatar, ils mettent en exergue la formation, tout ce qui est tactique, l'éducation, l'hygiène.» Bougherra a ensuite évoqué le volet lié à l'Equipe nationale qui s'apprête à disputer la CAN 2019 en Egypte, en indiquant que les Verts doivent savoir gérer la pression qui entourera cette compétition. «Je suis confiant. On a une belle génération et si l'état d'esprit est bon, avec un Belmadi qui travaille au petit détail, on a une carte à jouer. Sincèrement je la sens bien, même s'il ne gagne pas la CAN, il y aura la participation au Mondial», dit-il. Et d'enchaîner: «Cela fait longtemps qu'on attend cette seconde étoile.». «Belmadi a apporté un nouvel état d'esprit, où il a montré aux joueurs, que le collectif est plus important que l'individuel», poursuit encore l'ancien capitaine des Verts. Très critiqué depuis la retraite de la paire qu'il composait avec Antar Yahia, Bougherra fait savoir que l'axe central des Verts a retrouvé une certaine stabilité depuis l'arrivée de Djamel Belmadi. Depuis l'arrivée de Belmadi, la charnière centrale est devenue plus solide, on encaisse moins de buts. Il n'y avait pas un point faible dans l'axe, mais plutôt, un problème collectif. Quand on ne défend pas ensemble, on a des soucis», explique-t-il. Concernant Ramy Bensebaini, Bougherra déclare qu'il préfère le voir comme il évolue actuellement avec Rennes sur le flanc gauche que dans l'axe: «Ramy a beaucoup progressé, le poste de latéral gauche lui convient bien, en témoigne le fait que tous ses grands matchs, il les a faits à ce poste. Je l'ai toujours soutenu, c'est un exemple, j'ai toujours dit que c'était l'avenir de l'Equipe nationale et le temps a fini par me donner raison.» Il a conseillé, par ailleurs, au latéral droit de l'OGC Nice, Youcef Attal, de rester encore au Gym et apprendre aux côtés de son entraîneur, Patrick Viera. Enfin, Bougherra n'a pas caché sa déception quant aux déclarations de son ancien sélectionneur national, Rabah Saâdane, lequel avait déclaré que le match face aux Egyptiens en 2010 était combiné. «Je ne comprends pas pourquoi il l'a dit. Pour moi, c'est un manque de respect pour la patrie, pour le drapeau, pour l'éthique», a-t-il regretté.