Le Premier ministre Noureddine Bedoui Rejeté par le mouvement populaire, depuis sa désignation, le gouvernement sera, sans doute, appelé à plier bagage dans les semaines qui suivent. Il se retrouve sans agenda. Le gouvernement perd son principal chantier. L'annulation du scrutin du 4 juillet prochain conforte davantage son départ. Ainsi, ses jours sont sérieusement comptés. Rejeté par le mouvement populaire, depuis sa désignation, le gouvernement sera, sans doute, appelé à plier bagage dans les semaines qui suivent. Le mouvement populaire qui cumule les victoires finira par avoir gain de cause en accélérant la chute de Bedoui et de son staff. Le développement des événements à ce rythme effréné renforce cette thèse. Or, le gouvernement qui est chargé de gérer les affaires courantes ne se limite pas à cette mission. Ce dernier multiplie les mesures populistes dans l'espoir de sauver sa peau et gagner l'estime des citoyens. Le retour de l'importation des véhicules de moins de trois ans et le gel des poursuites judiciaires contre les jeunes promoteurs de l'Ansej et de la Cnas, sont deux principales décisions annoncées en grande pompe par le gouvernement Bedoui. Interdit de descendre sur le terrain, l'Exécutif tente de séduire en misant sur toutes les cartes. L'annonce faite dimanche dernier par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Hassani Tidjani Haddam l'illustre clairement. «Le Premier ministre avait décidé du gel temporaire des poursuites judiciaires et des saisies de matériels engagées par les organismes bancaires créditeurs contre de jeunes promoteurs», a proprement déclaré le ministre du Travail lors d'une rencontre avec les associations représentant les microentreprises, laquelle a été consacrée à l'écoute des préoccupations des jeunes porteurs de projets financés via les dispositifs publics de soutien à l'emploi dans le cadre de la création de microentreprises. Il n'y a pas que ça. Le gouvernement s'engage même à régler le problème du foncier et des locaux commerciaux pour les jeunes entrepreneurs. Sur le foncier, le ministre a évoqué la reprise du projet des microzones d'activités annoncé par le ministre de l'Intérieur. Selon lui, «le ministère de l'Agriculture a réservé 250 000 hectares à mettre à la disposition des porteurs de projets, à raison de 20 hectares par projet». Quant au problème de mise à disposition des locaux commerciaux, Haddam a rappelé la décision du Premier ministre relative à «la mise à disposition des locaux de l'Opgi, Aadl et de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi) au profit des promoteurs avec des facilitations et soutien financier à l'acquisition». Le logement est une autre carte sur laquelle mise le gouvernement pour gagner l'estime des citoyens. Il s'engage même à distribuer tous les logements pour en finir avec le dossier de l'Addl d'ici septembre prochain. D'ailleurs, le coup d'envoi d'une opération de remise des clés à 4.759 souscripteurs au programme Aadl répartis à travers plusieurs wilayas du pays a été donné samedi dernier. «L'opération de distribution se poursuivra au cours des trois mois prochains jusqu'à septembre prochain, date de clôture du dossier Aadl 1 au niveau national», a assuré le ministre de l'Habitat. Auparavant, le gouvernement a annoncé le retour de l'importation des véhicules de moins de trois ans. Or, la multiplication des annonces et des mesures n'a pas persuadé le mouvement populaire qui continue à réclamer le départ du gouvernement. «Nous ne voulons pas des véhicules de moins de trois ans, nous voulons le départ du système», lit-on sur les pancartes des manifestants.