La situation ne peut supporter plus d'atermoiements Est-ce que les partis politiques et l'élite nationale pourraient s'accommoder de cet instrument?. Le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale Ahmed Gaïd Salah a rappelé la nécessité d'entamer un dialogue politique national avec toute la classe politique et les personnalités et les élites nationales. Cet appel constitue l'ultime chance pour l'ensemble du personnel politique et aussi la société civile pour aller dans la perspective visant la mise en place d'un mécanisme susceptible de mettre un terme à la crise institutionnelle dans laquelle se trouve le pays. Dans ce sens, le chef d'état-major a souligné à propos du dialogue que «les personnalités et les élites nationales à un dialogue 'sincère et objectif'' pour résoudre la crise que vit le pays à travers des concessions réciproques''. C'est dire que la vertu du dialogue est devenue un élément très rare dans la pratique politique nationale. C'est une tare qui a caractérisé durant des décennies la scène politique du pays. Cette situation qui s'est consacrée comme une «culture» chez notre classe politique, risque de rencontrer des entraves et des situations d'impasse de par des expériences précédentes qui ont montré certains comportements propres aux partis politiques en général, qui n'étaient pas en mesure de traiter de la manière qui obéit à cette vertu du dialogue où les concessions devraient être conçues comme une sorte d'attitude qui relève d'une tactique et parfois comme un choix inéluctable dans le but de parer aux risques et aux menaces qui pourraient frapper et cibler de plein fouet le pays et sa cohésion nationale. Il faut dire que l'institution militaire est considérée comme une pierre d'achoppement dans ce processus de dialogue national dans l'objectif de chercher une issue à la crise politique du pays. Elle est une institution qui puisse accompagner les forces vives dans la perspective de parachever l'édifice institutionnel de l'Etat et se dresser comme un instrument de dissuasion contre des forces qui visent à nuire à la stabilité du pays et à la souveraineté nationale. On comprend l'appel de l'institution militaire où il est dit que «l'unique voie permettant de sortir de la crise que traverse notre pays, est d'adopter un dialogue sérieux, sincère, réaliste, constructif et clairvoyant, qui place l'Algérie au-dessus de toute considération. Il signifie aussi la disponibilité de tous à s'entendre et s'écouter mutuellement, avec pondération, sérénité, engagement et une aspiration sincère vers la nécessité, voire l'impératif, de trouver les solutions idoines sans délai». Il apparaît que maintenant la situation ne peut supporter plus d'atermoiements et de tergiversations, l'exigence de la classe politique à se mettre à l'heure du dialogue est devenue plus qu'une nécessité, c'est un devoir patriotique pour épargner le pire au pays. Est-ce que les partis politiques et l'élite nationale pourraient s'accommoder de cet instrument sans tomber dans les calculs étroits et des approches réductrices et politiciennes? La question du dialogue politique ne se pose pas comme un luxe, voire comme une vente concomitante, c'est une nécessité impérieuse pour tout un chacun des membres de la classe politique, surtout l'opposition pour apporter son savoir-faire politique en termes de propositions concrètes et à la fois réalisables. La maturité politique exige de l'opposition et de toute la classe politique et les personnalités nationales d'adopter un Smig minimum qui consiste à délimiter les nuances et les différences politiques et idéologiques à un niveau où l'Etat national et les institutions de la République doivent constituer la ligne rouge en matière de débat et de négociation.