On n'est plus dans ce jusqu'au-boutisme qui a caractérisé le discours de certains partis et personnalités politiques. L'appel à un dialogue sincère lancé et répété par le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd-Salah, à partir de Tamanrasset et répété à plusieurs reprises, n'a pas laissé indifférente la classe politique. Il y a comme un frémissement chez cette dernière qui traduit une décantations dans les esprits. On n'est plus dans ce jusqu'au-boutisme qui a caractérisé le discours de certains partis et personnalités politiques. Le temps est à la réflexion, aux conditions et aux préalables qu'il faut poser pour débattre ce qui est déjà une évolution. Si l'unanimisme ne se dégage par sur l'approche, il y est en revanche sur le principe du dialogue, comme seule et unique alternative de sortie de crise. Le président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, a décelé dans l'appel du chef d'état-major les premiers jalons d'une solution. «Par sa tonalité comme par son contenu, le discours de Gaïd Salah pose des jalons importants sur la voie de la recherche d'un règlement à la grave crise politique, institutionnelle et constitutionnelle que vit notre pays», a affirmé Benflis. Sur la même longueur d'onde, le MSP répond par l'affirmative, même s'il nuance en soutenant que ce dialogue doit se dérouler sans la participation des «3B» (Bensalah, Bedoui et Bouchareb) décriés par la rue. Le parti présidé par Abderezzak Makri, refuse à ces «résidus du régime» un quelconque rôle, aussi bien dans la période actuelle que dans le futur. «Un dialogue sérieux et responsable est aujourd'hui une nécessité après l'échec du projet de la présidentielle du 4 juillet. Nous sommes prêts à participer dans tout processus de dialogue conduit par des personnalités novembristes, acceptées par le peuple, et non impliquées dans la corruption et la fraude», a acquiescé Makri. Pour sa part, le RCD rappelle qu'il a toujours prôné le dialogue qui est un moyen civilisé pour régler des problèmes. Mohcine Belabbas affirme que l'heure n'est pas à «donner une fausse bonne conscience en rejetant la responsabilité sur d'autres acteurs», mais il veut «un dialogue ouvert et productif sur les problèmes de fond qui ont handicapé notre pays et la façon de sortir des crises cycliques que traverse l'Algérie depuis 1962». Le seul parti à rejeter l'offre telle qu'elle a été déclinée par le chef d'état-major, a été le FFS par la voie de son premier secrétaire, Hakim Belahcel, le plus vieux parti d'opposition a rejeté ce dialogue «dans le fond comme dans la forme», car, estime-t-il, il «ne vise qu'à pérenniser le système actuel, d'autant que les participants sont appelés à simplement cautionner une démarche déjà décidée par le régime». Cependant, Belahcel, rappelle que le dialogue, auquel le FFS appelle depuis sa création, doit être inclusif, impliquant la participation de tous les acteurs politiques et ceux de la société civile sans exclusive. Le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, a appelé, mardi dernier, tous les acteurs politiques à un dialogue sincère qui «doit oeuvrer à rechercher tous les moyens permettant de rester dans le cadre de la légitimité constitutionnelle, dans l'impératif de revenir au plus tôt aux urnes, afin d'élire un président de la République conformément à la volonté populaire souveraine».