Le tribunal d'Amizour et son annexe d'El-Kseur reprendront du service dès le 7 janvier. C'est ce qu'a indiqué, hier, le procureur général près le tribunal de Béjaïa, qui a ajouté que les citoyennes et citoyens peuvent s'y rendre à partir de la date indiquée pour accomplir leurs démarches. Ce sont là les deux dernières structures ayant subi des dégâts importants dans le sillage des événements du Printemps noir, à être réhabilitées par les pouvoirs publics qui montrent ainsi une nette détermination d'activer le retour à la normale dans la région dont les citoyens, notamment ceux fréquentant ces structures juridiques ne peuvent que bien accueillir la nouvelle. Fini donc les périples coûteux en termes de temps et d'argent à Béjaïa où étaient domiciliés jusque-là, les deux tribunaux. Ainsi donc, la wilaya de Béjaïa retrouve, au fur et à mesure, une situation normale. Les édifices publics sur lesquels s'était focalisée la colère des jeunes manifestants lors des événements douloureux d'avril 2001, sont réouverts dans leur totalité. Les APC, les recettes des impôts et certaines autres structures ont été rétablies pour renouer à présent avec le fonctionnement régulier mettant fin à un isolement qui n'a que trop duré. La réhabilitation des sièges communaux et des recettes fiscales n'a pas vraiment traîné. Il n'en est pas de même pour les structures judiciaires, qui n'ont été restaurées que récemment, exception faite du tribunal d'Akbou qui a rouvert ses portes l'an dernier. La Kabylie peut ainsi respirer. L'année 2005 aura été riche en événements positifs. La région, qui a définitivement mis fin aux troubles par une désolidarisation intelligente des citoyens aidée en cela par le lancement du dialogue portant mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, a également renoué avec les élections fortement perturbées jusque-là. L'organisation des deux rendez-vous électoraux du 29 septembre et du 24 novembre ont été autant de signes forts d'un retour à la normale même si, sur le plan sécuritaire, beaucoup reste à faire. Le terrorisme qui fait jonction avec le banditisme restent deux facteurs sur lesquels les autorités doivent se pencher sérieusement pour arriver à réhabiliter une vie sereine dans la cité. N'étant pas propres à la Kabylie, ces deux fléaux sociaux doivent bénéficier davantage d'attention principalement dans cette région meurtrie aussi bien par les troubles politiques sur lesquels se sont greffés ces maux dont les conséquences sur la vie de tous les jours se sont plus à démontrer La réouverture des deux structures judiciaires dans des villes connues pour leur effervescence mais aussi pour une présence importante de groupes de malfaiteurs ne peut que contribuer à la réhabilitation d'une vie sereine. Mais c'est surtout la dotation des ces deux municipalités de représentations légitimes qui fera l'essentiel, avouent de nombreux citoyens rencontrés, hier, qui estiment également, que l'absence de l'action politique a été l'un des facteurs qui ont aggravé le climat d'insécurité.