L'opération étant toujours en instruction, les rapports sont attendus pour les prochains jours. La réouverture des tribunaux d'El Kseur et d'Amizour, la construction d'un centre pénitenciaire, l'enquête sur les spéculations foncières et la conférence nationale sur la réforme de la justice ont été l'essentiel des points abordés par le procureur de la République près le tribunal de Béjaïa, lors d'une conférence de presse animée hier à Béjaïa. M.Lazizi Mohand Taïeb a confirmé que des instructions ont été données aux services de sécurité pour entamer une enquête approfondie sur les spéculations foncières. L'opération étant toujours en instruction, les rapports d'enquête sont attendus pour les prochains jours, précise-t-il, avant d'expliquer que des mesures seront alors prises par les instances judiciaires dans le jugement des auteurs d'infractions selon les lois en vigueur. M.Lazizi soutiendra que le dossier du foncier bénéficie d'un intérêt particulier chez les plus hautes autorités de l'Etat. Il précisera que de grandes surfaces agricoles sont sujettes à la spéculation foncière de la part des bénéficiaires, dans le cadre de la restitution des terres, après l'annulation de la loi portant révolution agraire. Cela, loin du respect de la réglementation obligeant des bénéficiaires à préserver le caractère agricole de ses terres. Des exemples existent, dira-t-il, dans plusieurs communes, dont Akbou, Chelatta, Tichy, El Kseur, etc. Le procureur général fera état de nouveaux projets au bénéfice du secteur de la justice à Béjaïa. Il s'agit de la construction d'un grand centre pénitenciaire répondant aux normes internationales et aux recommandations de la Croix-Rouge internationale qui a séjourné dans notre wilaya l'été dernier. Le choix du site d'Aboudaou s'étant avéré très coûteux, les services concernés sont en quête d'un autre site plus adéquat. Il est question aussi de la construction d'un nouveau tribunal à Akbou et la réouverture de ceux d'El Kseur et d'Amizour dès l'achèvement des travaux de réfection prévus avant juin. Sur ce, M.Lazizi Med Taïb abordera la conférence nationale sur la réforme de la justice qu'il a qualifiée de tournant décisif dans l'optique d'une justice forte et équitable. La loi algérienne sera de ce fait réadaptée pour être en phase avec les mutations sociales et l'évolution internationale. Au cours de ce point de presse, le procureur général près le tribunal de Béjaïa informera de la formation de magistrats en précisant que des professeurs américains en ont la charge et que des magistrats sont envoyés en formation en Belgique et en France. Le juge algérien est appelé à s'adapter à l'évolution de la société et à la modernité. Le président de la cour de Béjaïa a, de son côté, précisé que la stabilité de la justice garantit la stabilité de la société et son progrès pour faire face aux défis de la mondialisation. M.Benfriha Larbi expliquera que des améliorations ont été apportées en matière de services juridiques, dont la rapidité dans le traitement des affaires. Quant à l'application des jugements, dont se plaignent les citoyens, le président de la cour a précisé que des mesures pratiques ont été prises pour remédier à ces retards dans l'application. Celles-ci se résument en des rapports mensuels sur l'état d'avancement dans l'application des jugements, le ministère suit de près l'opération de l'application des jugements. Le procureur général commentera ensuite que «la transparence de la justice permet d'appliquer les jugements rendus au nom du peuple algérien». Selon le président de la cour «le secteur de la justice à Béjaïa connaît un déficit en juges». A noter à la fin que le secteur de la justice à Béjaïa s'est particulièrement illustré par une ouverture aux citoyens depuis l'arrivée de l'actuel procureur général. Outre l'installation d'une cellule de communication, plusieurs journées portes ouvertes ont été initiées en vue d'informer le justiciable, à côté de ses points de presse.